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   a Quant aux étangs qu'on a coutume de désigner comme
marécageux, leur condition particulière consiste en ce que,
ne jouissant pas d'eaux qui suffisent à les tenir constamment
pleins, à compenser la déperdition produite par l'évaporation,
et leurs rivages étant ainsi découverts sur une plus ou moins
grande étendue , l ' é t é , il s'en exhale les mêmes principes
d'insalubrité que des marais proprement dits.
   « Mais, cette cause, bien qu'on ne puisse la désavouer en-
tièrement, serait-elle plus meurtrière que sur les bords des
lacs et des rivières qui laissent pareillement à sec de larges
grèves, pendant les chaleurs de l'été? Arrive-t-il pour cela que
les populations y soient frappées à mort dès leur jeunesse, ou
y soient eu décrépitude à cinquante ans ? Aperçoit-on la misère
réduite à n'offrir que des larmes à l'enfant qui demande du
pain? Considérons autour de nous Genève, Annecy, Nanlua,
le Bourget, Paladru; leurs lacs dont les bords sont souvent
desséchés l'été, passent-ils pour des lieux maudits qu'il faille
fuir sous peine de mort, suivant le langage de l'abbé Rosier?
   Voilà toute l'argumentation de M. Guerre touchant l'insa-
lubrité des étangs. Mais, comme M. Guerre paraît peu versé
dans la science de l'hygiène, il me permettra de lui soumettre
quelques observations.
   Deux grandes causes d'insalubrité existent en Bresse comme
dans toutes les vastes contrées de marais et d'étangs : l ' u n e ,
c'est l'humidité; l'autre, ce sont les émanations miasmatiques.
La première a u n e action générale, continue, de tous les jours,
de tous les instants, bien que, toutefois, son intensité varie
selon les époques de l'année etsuivant les vicissitudes atmos-
phériques. La source est dans la vaste évaporation qui se fait
à la surface des marais et des étangs. A ce sujet, on lit dans
la médecine légale de Foderé (1), le passage suivant : « M. Au-
« bry a exposé dans un mémoire que les étangs existants sur
« le plateau de la Bresse , à l'époque où il a fait ses expérica-

  (1) Toin. V , p . 156.
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