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322 » Le repos cette nuit ! la victoire demain ! « La victoire, soldats ! elle vous tend la main ; « Par elle de la Paix obtenez l'assurance, « De bons quartiers d'hiver, un prompt retour en France : « D'un triomphe si beau montrez-vous donc jaloux ; « Que la postérité dise, en parlant de vous : « Sous ses murs étonnés du bruit de la mitraille, « Moskou les vit combattre à la grande bataille. » A ces mots, il s'élance, et son œil radieux A vu, sur les sommets sillonnés de leurs feux, Des guerriers ennemis les fantômes sans nombre, Aux lueurs des foyers entremêler leur ombre. Ils sont là ; le héros, dans sa tente rentré, Sur la foi du combat, va dormir rassuré. Quand de tous ses rayons, l'aurore couronnée, De septembre annonçant la septième journée, Brille, Napoléon, de sa vue ébloui, S'est d'un heureux présage aussitôt réjoui. L'état-major en foule autour de lui se presse. « Nous vaincrons, a-t-il dit, croyez-en ma promesse; « Croyez-en le signal que dans les cieux je lis. • Voyez ! c'est le soleil, le soleil d'Austerlitz ! < « A vos postes!» Les chefs, s'éloignant à la hâte, Agitent leur épée, et la bataille éclate. Au chemin de Smolensk qui borde la forêt, A la droite du camp Poniatowshi paraît,