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277 ne devinait pas le caractère politique qu'ils devaient revêtir, s'adresse à la noblesse d'Allemagne; et ses conseils ressem- blent aux transports des prophètes contre les enfants d'Iraël, plutôt qu'aux avis d'un médiateur. — A vous d'abord la responsabilité de ces tumultes et sédi- tions, princes et seigneurs, à vous surtout évoques aveugles, prêtres insensés et moines. « Vous qui vous obstinez à faire les fous, et à vous r u e r contre l'Evangile, tout en sachant bien qu'il restera debout et que vous ne prévaudrez pas. « Comment gouvernez-vous? vous ne savez que pressurer, déchirer et dépouiller, pour soutenir votre pompe et votre pétulance. Le peuple et le pauvre sont saouls de vous. « Le glaive est levé sur vos têtes, et vous croyez être assis si fortement sur votre siège que vous ne puissiez être renversés. « Aveugle sécurité qui vous rompra le c o u , vous le ver- rez Dieu vous presse et vous menace ; sa colère fondra sur vous; si vous ne faites pénitence. « Voyez les signes du ciel, ces avertissements de Dieu ! cela ne vous dénote rien de bien, mes chers maîtres. « Ce sont des prédictions d'en haut, mes bons seigneurs, qui vous disent qu'on est las de votre joug, et que le temps est venu où l'on s'apprête à le jeter bas. « Il faut changer. Gare à la colère de Dieu : si vous n'y mettez d e l à bonne volonté, on emploiera la force brutale. « Si les paysans ne s'étaient pas levés^ d'autres seraient venus ; et quand vous anéantiriez tous les révoltés, d'autres apparaîtraient : Dieu en susciterait de nouveaux. Il veut vous châtier et il vous châtiera. « Mes bons seigneurs, ce ne sont pas les paysans qui s'in- surgent contre vous^ c'est Dieu lui-même qui vient vous visi- ter dans votre tyrannie. « A un homme ivre on fait une litière de paille, au paysan il faut un lit encore plus doux. N'allez pas guerroyer avec eux, car vous ne savez pas csmment cela finira.