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242 vance à quelLe page l'écrivain se trahira, et vos pressentiments ne seront point trompés. La Saint-Barthélémy, par exemple^ deviendra un beau texte pour les phrases de tolérance et de phi- lanthropie ; la révocation de l'édit de Nantes devra les appuyer. Ainsi, des questions si graves cl si importantes se trouvent résolues par de banales diatribes, par des satires de carre- four, et ni les monuments ni les hommes ne sont interrogés. Ce serait grand dommage de renverser, ou de modifier des thèses si belles. Nulle gravité dans les jugements, nulle équité dans les appréciations -, mais il arrive de là que les sens dé- tournés se légitimeront, que les applications d'hier se vérifie- ront demain pour ceux-là mômes qui les faisaient naguère. Nous savons, par une lumineuse expérience, tout ce qu'il faut penser de ces insatiables appétits de liberté, de ces vio- lentes ardeurs qui sont venues se briser contre des sinécures, des bouts de rubans et des fractions quelconques du budget. Quand le masque tombe ainsi, il ne reste guère d'autorité au prédicateur, s'il en eut tant soit peu. L'histoiredu Lyonnais devait passer également sous les Four- ches Caudines d'un Résumé ; ce fut un homme de nos contrées qui l'écrivit, M. A. Jal, ex-officier de marine, et connu depuis par d'autres ouvrages de diverse nature, entre autres par deux volumes intitulés -. De Paris à Naples, et dans lesquels M. Jal raconte d'une manière piquante quelques scènes de son en- fance. M. Jal plaçait, en tête de son Résumé, une profession de foi, à laquelle il n'aura pas dérogé sciemment, lorsqu'il lui sera arrivé de s'en écarter. Nous croyons cela d'autant plus volontiers que M. Jal est resté fidèle à ses anciennes doctrines politiques. Reste la question religieuse, et ici M. Jal peut avoir écrit sous l'in- fluence de certains préjugés dont il n'est pas toujours si facile de se défaire. « J'aime mieux , dit-il, qu'on accuse mon ignorance que ma sincérité. Je ferai en sorte qu'on ne me reproche des erreurs ni volontaires , ni involontaires. »