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une préférence marquée pour le bleu ; les Egyptiens qui pro-
duisaient de très beaux ouvrages en verre blanc, préféraient
aussi le verre coloré. Nous pourrions donc conjecturer que,
dès l'époque où écrivait Fortunat de Poitiers, les vitres des
églises étaient colorées. Sonjenthousiasme pour le bel effelqu'y
produisaient les premiers rayons du soleil ne peut s'expliquer
quepar des verres colorés; et Grégoire de Tours, en prenanl la
peine de parler d'un vol de vitres commis dans une église,
vol qui rapporta quelque profit au coupable , doit faire
penser que ces vitres étaient colorées, et pouvaient seules ex-
citer au larcin et offrir quelque valeur. Ce passage et plusieurs
autres du même auteur n'offrent cependant que des probabili-
tés un peu hasardées. On peut consulter, pour plus de détails,
les citations nombreuses et la savante dissertation de P. Le-
viel. C'est dans cet ouvrage que les journalistes et autres ont
puisé toute leur science de recherches à ce sujet.
   « L'art de donner au verre des couleurs inaltérables, soit
opaques, soit transparentes, était bien connu des anciens.
Ils employaient surtout les verres colorés, cubique ou en pla-
que, pour composer des sujets en mosaïque sur les murs ou
sur le sol de leurs édifices. Ce goût de l'architecture poly-
chrome se conserva longtemps après la chute de l'empire ro-
main, et nos églises romanes ou bysanlines nous en offrent
encore des exemples nombreux.
   « On serait tenté de croire, d'après cela, que la pein ture sur
verre, ou plutôt que les vitraux en verre coloré, prirent nais-
sance de la peinture en mosaïque, vers le VIIIe ou IXe siècle;
mais une semblable assertion serait singulièrement hasardée,
puisqu'il n'y a aucune preuve à l'appui, et qu'il ne nous reste
surtout aucun débris des vitraux de ces siècles tandis qu'on
en a conservé un assez bon nombre du XIIe.
   « Cette époque si remarquable de l'histoire moderne, on
tout renaît et jaillit presque simultanément, civilisation, scien-
ces, art,langage, fut le berceau de notre architecture vraiment
nationale, bien que son lype soit oriental, et l'art des vitraux