Revue du Lyonnais » série 1 - n°9 ( 1839 ) » pp.190

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ments situés auprès de ces grandes villes qui ont des sa-
vants et des Académies !
    L'Observance , ainsi appelée parce que les Religieux y ob~
servaient d'une manière plus stricte qu'à Saint-Bonaventure la
règle de François d'Assises, avait été fondée, en 1493 , sous la
protection des rois de France , par le frère Jean Bourgeois,
prédicateur célèbre de son temps, et Religieux fort distingué.
Menot, clans un discours prononcé en 1523 ou 24 , parle de
Jean Bourgeois , comme d'un homme dont le souvenir était ré-
cent et frais encore. « Habetis bene memoriam , dit-il dans
son jargon l a t i n , sanctorum v i r o r u m — F r a t r i s Joannis Bur-
gensis^ et lanlorum qui dixerunt vobis quomodo poluissetis
evadere offensam Dei (1). > Et Menot était lui-même un pré-
                               >
dicateur couru, dont le témoignage est ici d'un grand poids.
Rabelais , dans son Pantagruel, I V , 7, parle aussi de Jean
Bourgeois , comme d'un orateur qui avait été à la mode ; il
nous apprend que frère Bourgeois portait des besicles, par ton,
assurément, comme on porte aujourd'hui ou des lunettes, ou
mieux encore, un lorgnon , avec de fort bons yeux d'ailleurs.
Il y avait eu avant le frère Bourgeois un Fra Juslinian, qui
s'était attiré le sobriquet de Cordelier aux lunettes.
    L'Observance comptait ordinairement vingt à vingt-cinq
Religieux. Malgré ses investigations , M. l'abbé Pavy n'en a
point trouvé qui ait légué à l'histoire un nom entouré de quel-
que lustre ; les Pieligieux dont il esquisse la biographie sont
obscurs et ignorés. Toutefois, les jours de ces paisibles ci-
toyens de la cellule étaient des jours pleins , et les frères lais-
saient parmi les hommes de douces traces de leur passage.
Dans tous les volumes d'histoire que l'on a écrits jusqu'à nos
t e m p s , ce n'est pas la verlu qui réclame le plus de place , il
en faut bien plus au crime ; la vertu s'écoule modeste et si-


   (1) «Vous avez bien souvenance de saints hommes... de frère Jean Bour-
geois et de tant d'autres qui vous ont dit comment vous pouvez éviter d'offen-
ser Dieu. »