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163 d'exécution. Il faudrait au paysagiste une encaustique Ulicà . L'aquarelle serait bien mieux son fait, si l'aquarelle avait quelque valeur et quelque solidité. O r , si la peinture à l'huile est trop paresseuse à son gré, que sera donc le genre Monta- b e r t , dont les initiés s'accordent à maudire la pénible lenteur. Nous sommes très fâché nous-mêmes que le paysage ne puisse profiter de celte heureuse découverte , car sans parler de ses autres qualités elle aurait probablement arrêté l'ère du bon marché qui tue l'art au profit de la marchandise. N é a n - moins on doit se féliciter de l'application qui en est faite dans les grands travaux de décoration artistique et de restauration. Ce dernier avantage suffirait pour la rendre inappréciable; nos arrières petits neveux pourront reloucher nos œuvres au bout de dix siècles sans qu'il y ait désaccord. Revenant à la brochure de M. Martin, nous y remarquons un enthousiasme, bien louable en certains cas ; mais quelque- fois injuste. Il est d'usage de dénigrer les anciens travaux au profit des modernes. Ainsi : « Les savantes recherches de M. de « Montabert ont triomphé de toutes les difficultés qui arrêtè- « r e n t a u l r e f o i s M M . d e Caylus, Yien, Majault, Bachelier, < etc. » Pour nous , il nous semble que ni Caylus ni Majault c n'ont été arrêtés. Loin delà ; Caylus et Majault ont publié des méthodes pour peindre à l'encaustique, ils ont fait exécuter des tableaux inaltérables par des artistes distinguées, ils se sont même flattés d'avoir retrouvé les procédés des Grecs perdus depuis tant de siècles (1). Noire intention n'est point d'exalter à notre tour les anciens au détriment des modernes. Nous désirons seulement que l'on rende à chacun la justice qui lui est due. Fidèle à ce principe , nous féliciterons M. Martin de la cons- cience qu'il apporte dans l'étude littéraire de son a r t , et nous lui conseillerons de pratiquer en grand le procédé qu'il préco- nise , et dont il nous a donné un échantillon à l'Exposition der- nière. Un beau tableau prouvera plus que la plus savante b r o - chure. H. L. (1) Mémoire sur la peinture à l'encaustique et à la cire , par M. de Caylus et M. Majault. Genève et Paris, 1755.