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158 Annoncèrent la mort aux vallons désolés. Thérèse et Faldoni ! vivez dans la mémoire ; Les vers doivent aussi consacrer votre histoire. Iléloïse , Abailard , ces illustres époux, Furent-ils plus touchants, aimaient-ils mieux que vous? Comme eux, l'amour en deuil à jamais vous regrette; Qu'il console votre ombre et vous donne un poète. Le poète n'est point encore v e n u , et ne viendra probable- ment pas. L'italien Faldoni, maître d'armes à Lyon , et son a m a n t e , Marie-Thérèse L o r l e t , s e donnant la mort au pied de l'autel de l'église d'Irigny, sont bien loin d'être aussi tou- chants qu'Héloïse et Abailard. Le dénouement est chose vul- gaire aujourd'hui, et le drame d'ailleurs n'offre vraiment rien de poétique. La pièce à laquelle ces vers sont empruntés diffère beaucoup maintenant de l'ancienne version ; elle n'a pas même gardé trace de Thérèse ni de Faldoni, et nulle variante ne l'annonce. Un fragment que nous regrettons de ne pas trouver dans le volume de p r o s e , et qui a élé supprimé à dessein, mais dont une faible partie figure au travail de M. Sainte-Beuve , c'est l'Adresse en faveur des Lyonnais. « Fontanes se maria à Lyon, « en 1792. Cette union , dans laquelle il devait constamment « trouver tant de vertus , de dévouement et de m é r i t e , fut « presque aussitôt entourée des plus affreuses images. Le « siège de Lyon commença. M me de Fontanes accoucha de son « premier enfant dans une grange , au moment où elle fuyait « les horreurs de l'incendie. Les bombes des assiégeants tom- tc baient souvent près du b e r c e a u , que le père dut plus d'une " fois changer de place. Il revint à Paris, en novembre 1793 , « pour y vivre oublié , lorsque les députés de Lyon, de Com- « mune Affranchie , chargés de dénoncer à la Convention de « Robespierre les horreurs de Collot-d'Herbois, qui avait faitre- « gretler Coulhon, lui vinrent demander d'écrire leur discours. « Il l'écrivit dans la matinée du 20 septembre ; le brave Chan- « geux 5 le lut le même jour à la barre, d'une voix sonore (1). » (t) Sainte-Beuve , pag. IX. — De nos quatre députés,MM. Sain-Rousset ,