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presque tous les artistes dans des vues de lucre? C'est grâce à son nom
qu'il est si bien placé et si bien encadré, c'est grâce à son nom qu'il
trouvera peut-être un acheteur, ce qu'il attend évidemment ; on est
heureux de s'appeler Horace Vernet !
   La Chasse au loup est remplie de jolis détails; M. Duval Le
Camus possède assez d'esprit et de délicatesse de pinceau pour
faire la fortune du genre, si elle restait à faire. Généralement on
aime mieux cela que les Å“uvres exprimant les passions, le senti-
ment et la poésie ; pour moi, je ne comprends pas qu'on puisse trai-
ter des scènes de la vie bourgeoise au point de vue comique sans se
sentir un peu de la verve et de la profondeur d'observations dont
Molière, par exemple, en littérature, est un des types les plus frap-
pants. Malgré l'absence totale de profondeur et de haut comique, il
y a de bonnes choses dans la Chasse au loup; le groupe des femmes
et de l'enfant à droite est heureux ; le tambour ne manque ni de
naïveté, ni de bêtise ; les loups et les chiens sont parfaitement tou-
chés; mais tout n'est pas d'aplomb dans le tableau; ainsi le brave
homme qui présente la patte du loup à ce chasseur jovial va tom-
ber à ses pieds. En somme, l'originalité manque ; ces paysans
et ces gardes nationaux sont plus insignifiants que bêtes ; les chas-
seurs n'ont qu'un faux air de château ; on reconnaît de gros bour-
geois de la rue Saint-Denis qui ont pris l'omnibus pour aller à la
chasse dans ce déguisement. Si nous ne craignions pas d'être taxé
de puritanisme, nous demanderions à MM. Duval Le Camus, Biard,
Genod, etc., si ce n'est pas rabaisser la peinture que de la faire ser-
vira la reproduction de scènes vulgaires et sans intérêt.
   Une grande toile portant le n° 48 se trouve non loin de là, il n'y
a pas moyen de passer près d'elle sans s'arrêter. Elle nous repré-
sente, au dire du livret, YExtase de saint François d'Assises. Quelle
pose théâtrale ! que j'aime peu cet écartement de bras ! Jadis des
peintres pieux allaient vivre dans les monastères pour s'y livrer tout
entier à la prière et à l'art, qui n'était pour eux qu'une manière
d'exprimer leurs ardentes aspirations vers le ciel. Alors il était
donné à ces anachorètes austères, dégagés des langes de la chair,
de s'élever parla méditation aux choses supérieures ; comme saint