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452 lée qui est comme un large fossé; à sa pointe est L y o n ( l ) ; du bout de son aîle droite, sans les collines et surtout sans le détour du fleuve, Sévère pourrait voir le superbe palais où est né son fds , et qui est placé sur le haut de l'ancienne ville, forum vêtus (Fourvières) , à la construction duquel il a dépensé des sommes immenses. Près de l u i , sur la môme rive de la Saône, la somptueuse maison de campagne ù'Albi- niacum (2), qui sert de retraite à xilbin. Lequel des deux est sûr de rentrer dans son palais? Les deux positions sont formidables. Sévère ferme à Lyon les deux rivières qui sont ses mères nourrices (3) ainsi que la route de laSaôneetla rouledullhin. Pouvant se ménager le voisinage d'un fleuve, d'un bois qui est à l ' a b r i , il y appuie une de ses aîles, range son armée sur cet alignement, en portant à i'au- tre aîle, qui est découverte, la plus grande partie de ses forces et surtout sa meilleure cavalerie ; ainsi fortifié d'un côté par la nature du terrain, de l'autre p a r l a supériorité du nombre, il va combattre sans presque courir de risque. C'est le septième ordre de bataille de Yégèce (4). Albin place au contraire ses meilleures troupes à la droite, attaque avec celle droite , tenant momentanément sa gauche hors de la porlée des armes de jet. Cet ordre, le second de Yégèce, élait le plus ordinaire dans les armées romaines ; voici pourquoi : les soldats , portant leurs boucliers sur le bras gauche , s'en servaient pour couvrir leur flanc gauche, (1] Hist. civ. de Lyon, par le P. Ménestrier; Arch. hist. du dip. du Rhône, t. A) Oianam, l'Athénée, journal, 4 e Hvr. Pic. (2) On a trouvé, il y a environ cent ans, dans un village d'Albigni, Albi- niacum, une inscription sur marbre conçue en ces termes : Jovi optimo maxi- mo Clodio Albino conjuratorum fufjalis copiis proteclori Galliarum Augusto et Lugudunensium libertatis adversus Severum acerrimo vindici. Peut-être ce mo- nument tut-il élevé après la défaite de Lupus. Acad. des Inscript, et Belles- Lettres, t. 1, p. 212; Dict. encycl., t. 2, p. 27. (3) Le P. Ménestrier, Hist. de Lyon, t. 1. (4) Lisez Végèce.