Revue du Lyonnais » série 1 - n°8 ( 1838 ) » pp.404

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«   propres intérêts, et contiendront la multitude infinie qu'il y
«   a dans Lyon du petit peuple et d'artisans qui ne subsistent
«   que par le travail que leur donnent les marchands. La
«   seule cessation de travail, jointe à une grande disette,
«   peut rendre cette multitude fâcheuse (1).
  « Lyon est la seule véritablement grande ville qu'il y ait
« dans ce pays; on tient qu'il y a quatre mille maisons, qui,
« l'une portant l'autre, sur le pied qu'elles se vendent, peu •
« vent valoir 37 millions. On y a complé plus de 90,000
« âmes (2) dans le temps de prospérité , mais maintenant ce
« nombre est diminué de 20,000 â m e s , tant à cause de la
« guerre que de la mortalité des dernières années et de la
« diminution des fabriques (3). »
  Ainsi Lyon, avec ses 200,000 âmes, s'est maintenant accru
de moitié, mais les pressenlimenls de d'Herbigny ont eu dans
nos sanglantes catastrophes de novembre et d'avril une déplo-
rable et énergique réfutation.
   « Une des singularités de l'office qui se fait dans ces trois
« églises (4), c'est qu'il n'y a jamais o r g u e , ni musique, ni
« livres ; il se chante tout entier par cœur. Entre plusieurs
« cérémonies, la seule qu'on observe ici, est qu'aux messes
« solennelles dites par l'archevêque, un des assistants, quel-
« que temps avant l'offertoire, part de l'autel avec grand
« cortège, emporte le pain et le vin qui doivent être con-
« sacrés, en va faire l'essai à la sacristie, puis les rapporte.
« Cet usage s'est conservé comme un veslige de la souverai-
« nelé que les archevêques prétendent avoir eue.
  « Le chapitre de Saint-Jean élait autrefois composé de
« soixante-deux chanoines, mais en l'an 1321, il fut réduit à
« trente-deux, savoir : huit dignités, un premier chanoine,

    (1)   Ibid. , p. 9.
    (2)   Une autre copie, le n° 903, porte 100,000 âmes.
    (3)   Ibid., y. 11.
    (4)   Saint-Etienne, Sainte-Croix et Saint Jean.