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591 Quant aux paroles de M. le Recteur, nous admettons facile- ment qu'elles étaient, si l'on v e u t , mal pesées , mais c'est là tout, et il ne valait pas la peine de faire tant de bruit. M. le Recteur oubliait que les Augustin , les Paulin, les Fénélon et les Vincent de Paul, qui aspirèrent aux béatitudes célestes, sont de meilleurs modèles de vertu que les Socrale et les Ca- ton , sur lesquels nous savons à quoi nous en tenir ; mais , en- core une fois , il était peu opportun de se mettre dans un tel état d'alarme , dans un tel accès de piété. La Faculté de théologie avait, selon nous , un sage parti à p r e n d r e , celui délaisser mourir les phrases épileptiques de l'aggression. Ces Messieurs ont trop p a r l é , et n'ont pas assez bien parlé. D'ailleurs, les controverses, les dispenses de mots ne font qu'aigrir , et ne concilient, ne calment rien. En définitive, nous voyons dans l'attaque faux zèle et ardeur assez inutile ; dans les quelques mots qui ont allumé la guerre, nous n'apercevons qu'un sens peu mesuré, et tout autre sur les lèvres qu'il n'était au fond du cœur ; dans la réponse de la Faculté de théologie, trop d'empressement et un peu de ma- ladresse. 11 y a des torts de chaque côté , et le vainqueur , ici , ne gagnerait pas grand chose à son triomphe. —Donnez-moi deux lignes d'un h o m m e , disait Laubardemont, et je le ferai pendre. — On ferait de grands procès avec la moindre phrase, même d'un journal religieux. Maire de la cité , M. Martin devait prendre la parole : Les lettres, nous a-t-il dit, ornent l'esprit, adoucissent les mœurs, élèvent la pensée. Expression vivante de la société , leur histoire se lie à celle des peuples. Nous voyons les lettres tour-à -tour briller ou s'éteindre, suivant les âges de barbarie ou dé lumière, de guerre ou de paix ; mais toutes les épo- ques qui les eurent en honneur durent à leur concours le plus puissant moyen de civilisation , et dans les débris du passé , la seule gloire impéris- sable est celle qu'elles ont illustré de leur éclat. Dans un discours brillamment écrit, M.Martin a passé en revue les différentes branches d'enseignement qu'embrasse la