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des Processions nous offre des tableaux ravissants de fraîcheur
et de pureté. Pellico vous attendrit, en vous peignant la foule
pieuse accompagnant le prêtre qui va porter le sacré viatique
à une pauvre femme , à un pauvre vieillard expirant dans une
écurie, et q u i , à l'aspect de son Dieu , soulève encore sa tête
 •i belle de ses blancs cheveux et du sourire de la paix céleste. »
N'y a-t-il pas dans ces vers quelque chose de la placidité du
 trépas chrétien ? c'est admirable. Le tableau d'une procession
 dans les champs demande à être rapproché des Rogations du
 Génie.
   Nous avons parlé d'amours platoniques et rêveurs. Pourquoi
ne l'aurions-nous pas f a i t , puisque Silvio lui-même raconte
dans quelques vers pieux et mélancoliques deux passions en-
volées! Hélas! sur quelle existence de jeune homme n'a p a s ,
un jour ou l'autre, rayonné quelque douce figure de femme ,
en secret adorée, toujours fuyant, toujours poursuivie, par de
là même le tombeau ? combien de funestes ardeurs long-temps
comprimées ! Combien de florissantes vies ainsi fanées tout
d'abord! Combien de pauvres pèlerins jetés ainsi hors de leur
route! Le premier amour de Pellico fut un amour noble et
élevé ; celle qui en était l'objet ne cessait, ange gardien , de
porter le jeune homme vers les grandes pensées ; aujourd'hui
 ce beau visage est de la poussière , et l'incendie qui dévorait
 jadis le p o è t e , est maintenant une étincelle qui brûle comme
 une lampe sur un tombeau. L'autre est partie aussi, clispartita
 i ancti ssa, et Silvio reste seul avec ces souvenirs qui laissent
 toujours dans l'âme un si large sillon.
     Celte nature aimante dut être profondément accessible aux
  affections de famille, et le fut, en effet. Comme Pellico se
 plaît à rappeler son frère , sa sœur , son père , sa mère , sa
 pauvre excellente mère que Dieu vient de lui ôter, écrivait-il na-
 guère à un de nos amis ! Oh! s'est écrié l'auteur des Chants
  du Crépuscule :
          Oh ! l'amour d'une mère, amour que nul n'oublie,
          Pain merveilleux, qu'un Dieu partage el multiplie,