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   Avant d'user les meilleures années de sa vie au château du
Spielberg, Pellico s'était fait connaître en Italie par sa Fran-
çoise de Rimini, tragédie qu'avait inspirée le plus bel épisode
de Dante, sans excepter le sombre drame des enfants d'Ugo-
lino. D'autres œuvres dramatiques avaient ajouté depuis à cette
première gloire si fraîche et si pure, mais c'est aux Prisons et
aux Devoirs que Pellico est redevable de sa popularité euro-
péenne. Cependant, fidèle au souvenir de la muse qui souriait
à sa jeunesse , il composa , même dans les cachots , des vers
qu'il ne pouvait confier au papier. Les habitudes lyriques ne
s'en vont pas si vile de l'ame , et lorsque , en se frappant le
front, celui qui fut sacré poète s'aperçoit, comme Chénier,
qu'î7y a là quelque c/tose, il faut bien que l'ame épanche ses ri-
chesses et queles ilols d'harmonie s'échappent tôt ou tard. Ainsi
de Pellico. Voilà donc l'origine de ses deux volumes de Poésies
inédites.
   « La plus grande partie des vers que je p u b l i e , dit l'auteur,
« se rapporte principalement à mes vicissitudes , à mes dou-
te leurs , à mes espérances , aux consolations qui me sont
« venues de la foi. » Mais , en révélant de la sorte l'intérieur
de son ame , il met toujours au commencement de toutes cho-
ses le nom de Dieu. Souvenirs de la patrie embellis par l'ho-
rizon de ses douces collines, oh ! dolci colli, de ses plaines
riantes et de ses eaux pures ; joies naïves et tristesses de l'en-
fance ; pensées de gloire et d'éclat, poétiques et suaves amours
de jeune homme : voilà ce qui occupe une grande place dans
deux ou trois pièces de ce recueil. Il y a telle autre pièce qui
nous permettra de rassembler les trames de cette vie tant de
fois brisée , mais ce ne seront que les plus saisissables à l'œil.
Une ode sur les églises, le Chiese, s'annonce par ces beaux vers :
« Oh! douces maisons de p r i è r e , de vérité, de consolation ,
« de sublimes pensées, oh ! maisons de Dieu ! —Dès mes plus
« tendres années , j'avais coutume de tourner vers vous mes
« regards avec une respectueuse tendresse, comme vers l'asile
« qu'un enfant malade trouve dans la demeure d'un excellent