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                                    371
   « Ensuite ne croirons-nous pas avec Hésiode qu'après leur
 trépas, les hommes de celle race
     Deviennent des génies purs, dont le séjour est sur la terre
     Génies excellents, bienfaisants, et protecteurs de la race humaine?
                                         tes Å’uvres et les Jours, 121.
     « Oui.
     « Nous consulterons l'oracle sur les funérailles qu'on doit
  faire à ces hommes supérieurs et divins , et sur les honneurs
  privilégiés qui leur sont dûs , et nous réglerons les cérémo-
  nies d'après la réponse du Dieu.
     « Fort bien.
     > Dès-lors, cumme si ces hommes étaient des génies, leurs
      •
  tombeaux seront l'objet de notre culte et de nos hommages.
 Hous décernerons les mêmes honneurs à ceux qui seront
 morts de vieillesse ou de tout autre m a n i è r e , et en qui on
 aura reconnu un mérite éclatant. »
    Maintenant encore voici le philosophe Sénèque :
    « Ceux qui sont venus avant nous ont fait beaucoup , mais
 ils n'ont pas tout fait; ce qui n'empêche pas qu'il ne faille
 les admirer et les honorer à l'égal des dieux. Pourquoi n'au-
 rais-je pas l'image de ces grands hommes , pour m'exciter à
la vertu?pourquoi ne célèbrerais-je pas leur naissance! pour-
 quoi ne prononcerais-je pas leur nom avec un sentiment de
 respect? La reconnaissance que je dois à mes instituteurs,
je la dois à ces instituteurs du genre humain, qui nous ont
préparé tant de bonheur. Si je rencontre un consul ou un pré-
teur , je leur témoigne tout le respect dû à des personnages
aussi respectables ; je descends de cheval, je me découvre, je
leur cède le passage. Et les deux Catons, et Lélius le Sage,
et Socrate avec Platon , et Zenon avec Cléanlhe, je les rece-
vrais dans mon arne sans une profonde vénération ! O u i , je
le dis hautement, je les vénère , et m'incline toujours devant
d'aussi grands noms (1). »

  (1) Lettre LX^fcf