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le jury d'examen dans la session d'août, et quoique son in-
disposition s'aggravât, il assista à toutes nos séances. Nous
espérions que les vacances rétabliraient sa santé. Pour être
plus tranquille, il laissa la direction de l'Ecole à son con-
frère, M. Rainard, qui s'en chargea avec plaisir , et alla passer
quelques jours à la campagne chez une belle-sœur , dont la
famille était pour lui une seconde famille. Il voulut qu'on ne
lui donnât aucun soin, ni prendre aucune précaution pour sa
santé, et il en revint peu de temps a p r è s , plus malade que
lors de son départ. Il eut recours à la médecine, suivit un
traitement, et son état s'améliora. Vers les premiers jours
d'octobre, nous comptions sur son rétablissement, lorsque
tout-à-coup son mal fit de rapides progrès. Malgré le savoir
et la grande expérience d'habiles médecins q u i , avec tout le
 zèle que peut inspirer une vieille amitié, lui prodiguèrent les
 secours de leur a r t ; malgré les soins les mieux entendus et
les plus affectueux d'une, famille qui le chérissait et dont il
était l'unique soutien , il perdit connaissance le 7 octobre, à
 six heures du matin, et il rendit son dernier soupir le même
jour à sept heures du soir.
    Il ne s'occupa jamais de son état ; il compta toujours sur
 son rétablissement. Il n'avait des inquiétudes que pour le
 sort de la fille , et cependant il était loin de penser que cette
fille,brillante de jeunesse et de santé , qui lui avait toujours
 donné tant de satisfaction et lui avait valu de si honorables
 félicitations ; qui consacrait au soulagement du pauvre et à
 l'avenir de l'orphelin un âge que nous passons tous dans les
 amusements et les frivolités ; qui, avec une bonté et une dou-
 ceur que rien ne pouvait troubler, savait si bien embellir ses
 vieux jours et dissiper ses moments d'humeur, comme si
 elle n'avait été créée que pour l u i , deviendrait malade aus-
 sitôt qu'il n'aurait plus besoin d'elle sur cette terre , et qu'à
 peine , il serait depuis huit jours dans le sein de l'éternité,
 elle quitterait une mère éplorée pour aller se réunir à lui pour
toujours.                                      J. H. MAGNE.