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écrasées jadis par des catastrophes morales ou physiques et
dont l'histoire a perdu le souvenir. >• Mais ces idées qu'on
lui a souvent reprochées ne datent pas chez lui de l'époque
assez récente où il les exprimait dans ses discours académi-
 ques, dans les journaux et dans ses leçons. Dans une lettre,
adressée au citoyen Grognier , élève de médecine vétérinaire
à l'école vélérinaire maison ci-devant deux amants en Vaize à
Lyon, lettre qui n'a pas de date mais dont l'adresse nous indi-
 que à peu près l'époque., Dumas combattait les idées de son
ami sur l'unité du genre humain enseignée par la Genèse ; le
professeur de Montpellier croyait les changements de noire
espèce aussi réels que ceux de nos climats et de noire manière
de vivre. Si M. Grognier a oublié quelques instants les prin-
cipes qui lui avaient été enseignés lorsqu'il se préparait à h é -
riter du bénéfice de l'abbé Bruel, ses oublis n'ont pas été
la conséquence d'une opinion arrêtée ; sans arrière pensée,
il a toujours été attaché aux pratiques de sa religion : « c'est
le seul bonheur que je puisse éprouver à présent, mon cher
Grognier, lui écrivait Ampère le 6 janvier 1806, de voir mes
amis pleins de ces sentiments religieux qui ont pu seuls me
faire supporter la vie ; ce bonheur, votre lettre nie l'a fait
éprouver bien vivement. »
   M. Grognier aurait voulu que l'instruction de la jeunesse fut
basée sur l'enseignement catholique exclusif de sa nature. Il re-
gardait la religion comme l'unique moyen de conduire les hom-
mes; il la croyait efficace non seulement pour la jeunesse mais
encore envers les personnes âgées. Après avoir rapporté l'opi-
nion de plusieurs conseils généraux qui^ se plaignant de la quan-
tité de forçats libérés répandus dans les départements, propo-
saient, les uns, une colonie semblable à Botany-bay; les autres,
la déportation, à perpétuité, à temps : il ajoute : « Nous propo-
sons un autre moyen ; nous appelons de tous nos vœux des
ateliers charitables dirigés par des religieux où seraient re-
cueillis, au nom d'un Dieu qui pardonne, ceux que la justice
humaine a condamnés et que la société repousse. » Il invoque
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