page suivante »
293 employait et des résultats qu'il avait déjà obtenus. Nous nous empressâmes » Tel était M, Grognier ; il n'avait pas besoin de délibérer quand il trouvait une occasion de faire quelque chose d'utile. Par son z è l e , un procédé agricole qui aurait pu rester long-temps ignoré hors de la ferme où on le prati- quait, est connu du public presque aussitôt que communiqué à un cultivateur de Villeurbanne par Kriept, de Varsovie, déserteur d'un régiment autrichien. Le rapport que M. Gro- gnier a fait à ce sujet, est un traité sur les engrais, où l'au- teur examine les receltes et procédés employés par les agronomes pour confectionner le compost , les engrais li- quides , l'eau végétative, la lizée, etc. Le temps que dure annuellement la stabulation est le meil- leur thermomètre pour nous faire connaître le degré de per- fection où l'agriculture d'un pays est parvenue. Les animaux sont-ils toujours entretenus à l'élable ? l'art agricole est cerlaine- lainement très perfectionné; mais si le pâturage dure toute l'an- née sur des terrains où l'herbe est venue naturellement* l'agri- culture, plus ou moins semblable à la culture des peuples pas- leurs,estencore dans l'enfance. Celte règle présente des excep- tions pour certains animaux, pour des sols où la charrue ne doit pas pénétrer , pour des montagnes où les frirnats durent long-Lemps , pour des pays privilégiés comme le Charrolais , la Normandie, e t c . , où la fécondité d'une nature prodigue peut se passer de notre travail. Par la stabulation perma- n e n t e , les engrais deviennent abondants , les récolles riches ; nous avons des quantités de fourrages; nos troupeaux sont beaux, nombreux, la viande est commune et à un prix peu élevé ; notre industrie se passe des laines, des cuirs , des suifs de l'étranger. Ces belles conséquences n'échappent point à M. Grognier, qui s'est plaint si souvent et si amèrement de la p é n u r i e , de la chéliveté du bétail, du peu de viande que con- somment les habitants de nos campagnes, et ce philantrope, qui aimait à dire avec Parmenlier : « Heureux celui qui peut adoucir le sort de ses semblables , » cherche à faire con-