page suivante »
2G0 ferions u n double accueil si chez nous il y avait deux m a - nières de recevoir ses frères, vous devez être bien fatigué, que souhaitez-vous ? — A v a n t t o u t , du feu, puis à manger; je cours la m o n t a - gne tout seul depuis plus de neuf heures. •—Tout seul ! et vous avez pu t r o u v e r le monastère p a r ce temps rigoureux ? — O u i , m o n P è r e , en me p e r d a n t trois fois. — P r e n e z bien vite u n verre de n o t r e élixir. — C e t t e liqueur me paraît bien forte. — E l l e vous fera grand bien. —Mais je crache Je sang a b o n d a m m e n t . •—-C'est FefFet de la marche et du froid — E t aussi d'une fièvre que j'ai depuis cinq mois. •—Prenez toujours. E t j'avalai b r a v e m e n t m o n élixir. — E h bien ? — E h bien, çà me brûle h o r r i b l e m e n t , mon père, je souffre b e a u c o u p . — O h ! çà va passer. T a n t mieux ! aussi bien j e n e pourrais pas l ' e n d u r e r longtemps. Là -dessus, le frère J e a n - M a r i e S e u n , que je traitais si respectueusement en r é v é r e n d Père^ me fit un feu comme on n e sait en faire que dans les montagnes, il mit provisoi- r e m e n t trois arbres dans la cheminée, je me mis en qua- trième dans l'angle du foyer et la conversation reprit ainsi : — M o n frère, pourrai-je assister, dès cette nuit, à l'office de vos religieux? Pourrai-je obtenir une audience du r é v é r e n d coadjuteur ? me sera-t-il permis de consulter votre bibliothèque ? de transcrire vos règlements? n ' o b - t e n a n t pas de réponse je prenais pour un assentiment le