Revue du Lyonnais » série 1 - n°8 ( 1838 ) » pp.248F

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Ténébreux corridors, étroits et noirs dédales,
Où l'étranger se perd à l'heure de minuit,
Jusqu'à ce qu'entendant glisser quelques sandales,
Il marche.... et trouve enfin étendus sur les dalles
     Les Chartreux priant dans la nuit.


Puis, sur tous ces fronts blancs, comme une grande plainte,
La cloche avec effort soupirant vers les cieux,
Faisant trembler les murs de la profonde enceinte,
Ame à la voix d'airain, mélancolique et sainte,
     Au langage mystérieux.


Oh ! vous occuperez souvent ma rêverie,
Purs et beaux souvenirs, ombres de ce saint lieu,
Ami du voyageur, bon frère Jean-Marie,
Vous tous, dont le martyre est là qui toujours prie.
     Désarmant le courroux de Dieu.


Mon Dieu ! comment ton bras frapperait-il le monde ?
Comment lancerais-tu ta colère sur nous?
Comment briserais-tu cette planète immonde?....
Tu regardes, soudain ton Å“il do pleurs s'inonde,
     Quelques Chartreux sont à genoux !
                                         J. B. P.