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915 à Pierre-Châtel et au fort l'Ecluse, paraissent être l'application des idées développées dans la première partie de cet écrit. Il renferme une appréciation stratégique des guerres dont ces contrées ont été le théâtre ainsi que des principes spécialement relatifs au siège de Grenoble, mais qui semblent susceptibles de s'étendre à celui de toute autre place, au moins en ce qui concerne l'artillerie.. Enfin, dans la seconde partie do cet important mémoire, sont envisagées et traitées avec un soin particulier toutes les questions ayant pour objet l'organisation et la conduite d'un corps d'armée de 25,000 hommes, destiné à agir sur celte frontière. Pour retrouver Maléchard sur les champs de bataille, il faut aller jusqu'en 1823, époque où il faisait partie de cette armée qui, sous le commandement d'un Bourbon, franchit les Pyrénées, pour replacer sur le trône d'Espagne un prince du même nom qui en avait été ren- versé par les tempêtes révolutionnaires. Durant cette campagne, où les troupes françaises ne s'honorèrent pas moins par la sévère observation de la discipline que par la va- leur, ce fut dans le royaume do Valence que notre jeune capitaine se fît particulièrement distinguer. L'artillerie jouo un grand rôle dans la guerre ; elle seule ouvre un passage aux troupes qui doivent livrer l'assaut; elle seule décide souvent le gain des batailles ; mais d'aussi précieux avantages sont achetés bien cher! que d'inconvénients à surmonter! que d'obsta- cles à vaincre ! Tous les chemins ne sont pas accessibles à son ma- tériel; un grand espace est indispensable à ses manœuvres; et ses mouvements ne sont pas susceptibles de cette rapidité d'exécution si souvent nécessaire au succès. Au courage et au sang-froid exigés de l'officier de toute arme et de tout grade, l'officier d'artillerie doit unir le talent stratégique, les connaissances spéciales au génie, et cette présence d'esprit qui dicte une résolution prompte dans un moment difficile et pressant. En Allemagne, en Espagne, en France et en Afrique, Maléchard s'est trouvé dans ces positions délicates, et toujours il s'en est tiré heureusement et avec honneur. Le général Molitor, qui avait, le 30 mai, son quartier général à Alcaniz, se dirigeait à marche forcée sur Murviedro, qu'assiégeait