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134 succès de ceux qui commencent, il est le premier à leur défendre d'en tirer vanité ; il en exige davantage ; il sait ar- rêter ses éloges, quand on en abuse ; il ne loue d'abord que pour louer encore ; il encourage seulement, etc. (1). » IV. Lettres philosophiques surles physionomies, 1746.— 2e édit. La Haie, Jean Neaulme, 1748, in-12. Je n'ai pas sous les yeux la première édition , mais elle est de 1747, ou peut-être de la fin de 1746. La Bibliothèque raisonnée (2) de janvier 1747 rendit compte de l'ouvrage, et d'une manière flatteuse pour l'auteur. La Biographie universelle se trompe donc en don- nant la date de 1748 ; elle cite une édition de L y o n , 1760 , in-8°, augmentée de trois lettres, qui se trouvaient déjà dans l'édition de La Haie. Ni le style, ni le fond des pensées de cet ouvrage , ne rappellent l'ingénieux Amusement sur le lan- gage des bêtes, et le succès passager qu'elles obtinrent doit être uniquement attribué à la nouveauté du sujet, qui n'avait point encore été traité, du moins d'une manière remarquable, par des écrivains modernes. Thiebault rapporte (S) , d'après le seul témoignage de l'abbé Matte, que le P. Bougeant, pour ne point encourir de nouveau la disgrâce de ses supérieurs , en publiant les Lettres sur les Physionomies, les remit au jeune abbé Pernetti, en qui il avait reconnu autant de modération et de discrétion que d'honnêteté, mais à condition qu'il les ferait imprimer sous son propre nom et qu'il s'en dirait l'aui leur. Si Pernetti reçut ces Lettres encore jeune; il ne r e m - plit pas la condition qu'on lui avait imposée, puisqu'il ne les publia que quelques années après la mort du P. Bougeant; il ne lui restait alors aucun motif pour taire le nom du véri- table auteur, et l'idée qu'il a laissée de son caractère ne per- met pas de douter qu'il n'eût rempli ce devoir. Ainsi, l'anec- dote de l'abbé Matte ne doit pas être rangée dans la classe (t) Le Monde. (2) Tome xxxvm, art. vu. (3) Souvenirs de Berlin, tome v, page 89.,