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98 situées dans divers quartiers, notamment à Bellecour, aux Terreaux, à Saint-Clair, le marteau révolutionnaire ne tarda pas à frapper. Ces maisons, qui appartenaient aux habitants de Lyon les plus riches, étaient aussi les plus belles de la ville; leur destruction s'opérait avec une ef- frayante rapidité, lorsque le procureur de la commune, le citoyen Lefebvre de Plancques, eut l'idée de préserver la maison de Mme V e Rousset, place Bellecour, en y ca- sernant un bataillon de volontaires. Les citoyens Emery, Deyrieux et Arnaud-Tison, tous trois officiers munici- paux, applaudirent à l'expédient imaginé par le citoyen Lefebvre pour sauver la propriété de la V e Rousset; ils vinrent même l'en féliciter, et ils saisirent cette occa- sion pour lui communiquer le projet qu'ils avaient conçu de substituer au renversement d'un certain nombre de belles maisons portées sur le tableau des démolitions toute la ligne de maisons situées à Bourgneuf, du côté de la Saône, lesquelles n'étaient, pour la plupart, que des masures, et dont la destruction contribuerait à Vas-' sainissement et à l'embellissement de ce quartier. « Ils m'invitèrent, dit M. Lefebvre de Plancques, dans une déclaration signée par lui Je 10 octobre i 8 â 6 , étant alors conseiller à la cour 2'oyale de Dijon, à me trouver le lendemain à la séance du conseil, où mon substitut avait l'habitude de me représenter. M'y étant rendu à leur prière, j'appuyai de mes conclusions leur proposition, qui fut faite, je crois, par M. Emery, et fortement soutenue par M.M. Deyrieux et Arnaud-Tison. Le conseil municipal chargea ces trois membres, provocateurs de la délibération, de la porter eux-mêmes aux représentants du peuple, et de solliciter leur approbation, en me priant de les ac- compagner; ce à quoi je consentis. »