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 bert de Beaujeu (1), avait fondé UÛ monastère de Chartreuses
 dans un lieu appelé Poletens, et plus tard Poleteins, puis Pô-
 le tin (2).
    Cette maison était en Bresse, sur un monticule, dans la pa-
roisse de Mionnay. La fondatrice, Marguerite de Baugé, y fut
inhumée , ainsi que Jeanne de Beaujeu , sa fille, qui en avait
été la première prieure. Poletin compta, sans doute, ses jours
de gloire et de ferveur , mais comme les plus belles choses
se flétrissent à la longue , ce monastère , florissant d'abord ,
dégénéra peu à peu ; le désordre s'y introduisit, et Paul V ,
de concert avec nos rois , supprima cette maison, dont les
biens furent réunis par Henri IV et par le duc de Savoie à la
Chartreuse de Lyon (3).
    Le P. Dorland, auteur d'une Chronique Chartusienne, place
à Poletin la Bienheureuse Marguerite , et nous apprend qu'elle
fut prieure de ce monastère (4). Dorland a écrit en latin ; au
lieu de le traduire nous-même , nous citerons son vieux tra-
ducteur , Adrien Driscart, dont le style présente encore un
certain charme de naïveté. « Nous n'avons , dit-il, au diocèse

   (1) Voyez Guichenon , loco cit, et Severt, Archiepiscopi Lugdunenses ,
pag. 280.
   (2) C'est sous ce dernier nom que figure, sur la carte de Cassini, cette terre
qui appartient aujourd'hui à M. More! de Marlieux. Il n'y reste aucun vestige
du monastère des filles de St-Bruno. M. Morel a, dans ses titres, une requête
présentée au duc de Savoie par ces religieuses, qui demandent à ce prince
la copie de quelques titres dont les expéditions avaient été brûlées par les
Huguenots, en 1562, époque à laquelle les religieuses furent chassées de leur
monastère par ces hardis novateurs qui étaient alors maîtres de Lyon, et qui
exerçaient leurs brigandages dans tous les environs de la Cité. Les religieuses de
Poletin se réfugièrent à Montluel, où un grand nombre de catholiques avaient
«gaiement cherché un asile.
  (5) Colonia, lac cit. Les Chartreux ne s'élaient établis à Lyon qu'en 158S,
voyez les Archives du Rhône, tome X, pag. 242.
   (4)L.v. cap. 3, pag. 269. DeB. Margarita Lugdunensi, Ordinis noslri mo-
niali ac Priorissa.