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(ffikanfr-ï&Ijeâtre. DUPREZ. Il n'y a pas bien longtemps qu'on semble vouloir prendre, à Lyon, l'art au sérieux. Jusqu'alors ces belles facultés d'admiration et de jouissances que l'étude des arts développe si noblement, n'é- taient le partage que de quelques intelligences d'élite, qui sentaient le besoin de se créer un monde meilleur et de se réfugier dans de hautes régions. Aujourd'hui l'amour de l'art gagne les masses. Elles commencent à se mettre à la hauteur de ces intérêts nouveaux. Nous ne demandons plus à la peinture une récréation de quelques instants, à la musique un délassement frivole et fugitif; nous comprenons le langage et la pensée de l'art dans toute l'étendue de sa puissance. La musique surtout, celui de tous les arts qui frappe les sens de la manière la plus directe, a conquis, depuis quelques années, une place importante dans notre cité travailleuse. Serait-ce que la somme de l'intelligence augmente, ou serait-ce seulement qu'elle se divise? Sans doute le peuple de Lyon n'est pas doué de ce goût, de cette délicatesse exquise, que les Allemands et les Italiens possèdent à un si haut degré, il n'a pas ce sentiment musical qu'on trouve chez nos.