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421 neur de cette fondation à un comte ou gouverneur de Lyon nommé Albert, Adelbert, Aldebert,qa], après le martyre de saint Irénée, fut un des premiers à embrasser la foi du Christ, et consacra au service de Dieu, dans ce pieux établissement, Radegutide et Aldegonde ses deux filles, ainsi que Sybilla , sa nièce. — Ce IVe siècle, Mon- sieur le Ministre, est remarquable dans les fastes de L'es- prit humain. Alors florissaient les pères de l'église grecque et de Féglise latine, alors les académies de Lyon, d'Au- tuu, de Marseille, de Narbonne, de Toulouse et de Bor- deaux , dans les Gaules, rivalisaient d'émulation et de progrès. — La ville de Lyon , en particulier, possédait cette académie si redoutée et si illustre où les plus habiles orateurs du temps venaient disputer le prix annuel de l'éloquence, résignés à être précipités dans la rivière de Saône ou à effacer leurs écrits avec la langue, s'ils étaient jugés indignes de la couronne, par les arbitres du con- cours. — Il paraîtrait que Godegiselle improprement ap- pelé roi de Bourgogne, et Teudelinde, son épouse, firent quelques largesses à notre monastère. Dès le VI e siècle, il avait acquis une haute importance. Saint Ennemond, quarante-unième évêque de Lyon, et ses sœurs y furent inhumés. — Vers le milieu du VII e siècle, ce saint prélat issu de l'illustre famille des Delphins, qui a été, selon le père Colonia, la tige des Dauphins (1) de Viennois, en- (1) Saint Ennemond naquit à Lyon vers la fin du VIe siècle , de l'illustre famille des Delphins, seigneurs de la Tour-du-Piu , Bourgoin et lieux voisins, qui ont donné le nom à la province du Dauphiné , et aux fils aînés de nos rois. Cette famille était appelée romaine , non parcequ'elle tirait son origine de Rome , mais parcequ'elle était de pur sang gaulois, et que la domination romaine l'avait trouvée telle. — De là vient la suzeraineté que les abbesses de Saint-Pierre exerçaient à la Tour-du-Pin.