Revue du Lyonnais » série 1 - n°7 ( 1838 ) » pp.396

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sont minimes qu'il est utile de mettre à l'instant leurs gains
en réserve, de soustraire à l'écueil d e l à dissipation des som-
mes d'autant plus faciles à dépenser qu'elles sont moins con-
sidérables , que le produit du lendemain va les remplacer ,
et que, prises en d é t a i l , elles ne semblent pas mériter tant de
soin. Ce n'est qu'après plusieurs essais, que le déposant, tout
surpris d'avoir un capital sans s'être imposé de pénibles pri-
vation , commence à comprendre ce qu'il a fait, et prend à
cœur d'augmenter son ouvrage; alors l'aiguillon de l'intérêt
l'excite, cette honorable ambition s'irrite à mesure qu'elle se
satisfait, et son Å“uvre toujours croissante, appelle une solli-
citude qui deviendra souvent la base d'une fortune importante.
   A côté de l'avantage de se préparer ainsi des ressources
contre les r e v e r s , nous voyons les habitudes de tempérance
et de régularité remplacer celle d e l à dissipation et de la dé-
bauche. Le dimanche, autrefois le jour qui absorbait en folles
dépenses les produits de toute la semaine, le dimanche est
consacré maintenant à réaliser par le dépôt, le résultat de
l'épargne prélevée sur chaque jour : au lundi le soin de juger
la différence.
   Il n'est aucune ville en France pour qui les avantages de
l'établissement qui nous occupe soient plus précieux que Lyon.
 Le nombre d'ouvriers de tous genres dont l'existence se rat-
tache à notre belle industrie et les alternatives de bénéfice et
de stagnation qu'elle présente , tout semble faire à l'ouvrier
lyonnais un véritable devoir de ce qui pour d'autres ne serait
qu'un avantage ordinaire.
   La preuve la plus incontestable du progrès de cette ins-
titution , est dans le nombre toujours croissant des nouveaux
livrets ; les éléments de la comptabilité en fixent le mouve-
ment de la manière suivante : Pour 1837, 2595 livrets nou-
 veaux ont été délivrés, 1,284 ont été annulés ou renouvelés ;
il en reste en conséquence 1,311 qui doivent être ajoutés à
 ceux existants au 31 décembre 1836. Le total en cours an
 31 décembre 1837 , était de 6,627.