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381 Que son grand mal parait calmer ! Comme l'enfant qui brise un objet qui l'effraie, L'impiété détruit ce qu'elle n'ose aimer. Eroslrate au crime confie Le soin de le rendre immortel. Comme lui, ces faux Christ que l'enfer déifie, Pour lever leur trophée, abattent un autel ! Mais sous les pieds de l'incroyance, Un débris ne tombe pas seul! On ne peut déchirer ses langes de l'enfance Sans déchirer aussi le paternel linceul ! L'œuvre de M. Soulary est pleine des fraîches émanations de la poésie. Les scènes riantes de la vallée se trouvent con- fondues avec les chaudes richesses de la végétation des mon- tagnes ; le torrent se mêle aux sources limpides , l'espace se marie au loin avec le ciel, le village s'ébat dans ses joies innocentes, les mille voix de la terre s'harmonisent avec la clarté du jour, et l'ombre et le silence viennent à leur tour chasser la lumière et le bruit. Ecoutez plutôt ce poétique chant : A moi le ciel vaste où flamboie Le char du jour â son réveil ! Le libre espace où l'œil se noie, Où le milan monte et tournoie, Baigné dans les feux du soleil ! A moi la chanson monotone Du bûcheron sous les halliers! A moi la rose qui boutonne Sur le rameau des églantiers!