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lenlion de complaire au souverain pontife, lorsque, la même
année, et suivant Paradin, le jour de la fête de la Magdeleine,
il ordonna le bannissement des Juifs de L y o n , et déclara
leurs biens confisqués. Les Israélites avaient été si souvent
déjà proscrits et réintégrés en France, qu'ils s'étaient prépa-
rés à laisser passer l'exil comme un capricieux orage , inca-
pable de les renverser tout-à-fait. C'est pour cela q u e , dans
l'espoir du retour, ils soustraisaieut à l'avidité du peuple et
aux rapines du trésor tout ce qui pouvait aisément être ignoré,
détourné ou caché ; comme trop d'obstacles les attendaient
sur la r o u t e , comme trop d'yeux inquisiteurs, trop de mains
spoliatrices , étaient ouverts sur e u x , les Juifs se gardaient
bien d'emporter leurs précieuses richesses; quelquefois ils les
confiaient à une garde sûre et a m i e , et leur faisaient fran-
chir la frontière ; mais le plus souvent, réduits à se servir
de leur impuissante adresse, ils creusaient au fond de la
t e r r e , et se reposaient sur cette mère commune du soin de
conserver quelques ressources pour eux ou leurs enfants,
rachetés de la proscription. Après ce regard de prévoyance
jelé sur l'avenir, ils prenaient leur bâton de voyage, et s'en
allaient, louant Dieu ou regardant leur Jérusalem d'Orient.
Avignon et l'Allemagne leur offraient une retraite où reposer
leurs membres et calmer leur misère.
   Au sujet de ces trésors enfouis, un Lyonnais distingué,
M. Breghot du L u t , notre contemporain, a renfermé dans
ses Mélanges des faits q u i , s'ils ne sont pas très-exacts , mé-
ritent du moins d'être rapportés.
   On s'est demandé souvent quelle a été la cause des i m -
menses richesses de Nicolas Flamel ; cette cause , la voici :
Flamel se trouvait à Naples lorsque le hasard fit tomber entre
ses mains un livre hébraïque surchargé de figures hiérogly-
phiques ; surpris de ces caractères mystérieux , il porta cet
ouvrage chez l'apothicaire Rabbi-Nazard, fameux cabaliste,
afin d'obtenir quelques éclaircissements. Il résultait des ex-
plications données par Nazard que chacune de ces figures