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307 à traîner encore leurs chaînes de régions en régions ; ils pleu- raient d'amères l a r m e s , ils aspiraient au néant de la t e r r e , au repos de la t o m b e , à la clémence des cieux ; l'immolation chrétienne leur tenait lieu de suicide, e t , semblable à ces victimes que le paganisme chargeait de fleurs et de bande- rolles,ils marchaient résignés versle couteau du sacrificateur; sanglantes hécatombes offertes à celui qui prêcha la paix, le pardon et l'amour. Il y a dans l'histoire des Juifs je ne sais quoi d'inextricable partout ailleurs qu'en la pensée de Dieu. Chaque homme est enveloppé dans les desseins de la provi- dence, qui tient compte des leçons ou du malheur des temps, chaque siècle jette à ceux qui le suivent ses instructions consolantes ou terribles. Dieu parlait alors à Israël avec son tonnerre, il l'eclairait des éclats de sa foudre. Les coups frappés sur les enfants de Juda dévoyés retentissent encore : la nation juive de notre époque les écoulera-t-elle? Ce douzième siècle fut marqué par la découverte de vingt- quatre livres sacrés tirés de la Bible par Hillel. On a prétendu que ce précieux ouvrage avait été trouvé en France, dans le royaume de L y o n , au milieu des tourmentes d'une persécu- tion. Basnage pense qu'il est ici question du royaume de Laon, attendu , d i t - i l , que les Juifs n'étaient pas alors persécutés à Lyon. Cet auteur se t r o m p e ; j'ai cité les proscriptions de 1137 et 1182; l'autorité ecclésiastique de notre ville^ liée sous plusieurs rapports à la tendance des princes français , aurait-elle dans cette circonstance fait acte de magnanimité, aurait-elle ouvert un refuge aux exilés ? je ne le pense pas. Les auteurs lyonnais , avides de rechercher les moindres tra- ces d'événements pour les grandir de leurs présomptions, n'auraient pas gardé le silence sur cette invasion juive. Mais, d'un autre c ô t é , jamais il n'exista de royaume à Lyon, et je ne p u i s , sur une bien vague assertion, revendiquer pour la colonie juive de notre ville l'honneur de la découverte des livres d'Hillel. A ce sujet j'observerai que la littérature hébraïque fut autrefois négligée par nos marchands juifs. Cordoue produisit