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 r a n c u n e , et les décrets des conciles nous prouvent seulement
une chose : l'admission des Israélites, à cette é p o q u e , dans
 les emplois publics.
     Lorsqu'une fois le crime imprévoyant de Sédécias eût dé-
barrassé de l'influence de Charles les puissances religieuses
 et séculières , celles-ci se laissèrent aller à la diversité de
leurs petites passions, et les r o i s , trop indolents ou trop
faibles pour communiquer aux affaires une direction générale
dans un royaume divisé et tronqué , n'eurent plus qu'à s'en
rapporter au bon vouloir de leurs seigneurs armés.
     Pendant ces longs jours de confusion et de m i s è r e s , si les
Juifs n'eurent pas à déplorer l'exil, ils furent attachés au
sol, comptés comme propriété seigneuriale ^ achetés, échan-
gés, maltraités, dépendant des caprices du maître, pillés sur
 un signe d'en-haut, et dégradés jusqu'à ce point de devenir
la marchandise juive : c'est ainsi que retombaient sur la sy-
 nagogue les marchés d'esclaves chrétiens.
     Les détails nous manquent sur la spécialité de notre his-
toire lyonnaise ; m a i s , à coup sûr, dans notre ville, dépen-
dant d'une administration archiépiscopale, les Juifs ne durent
pas rencontrer plus de commisération qu'ailleurs. Le silence
même gardé par les historiens sur leur compte témoigne as-
sez de la décroissance dont ils furent les victimes. C'est à
peine si, au milieu du onzième siècle, notre archevêque Ha-
linard daigna , par une disposition testamentaire , s'occuper
des Juifs ; voyons encore dans quel sens. — Des Israélites
avaient été tués , leurs biens avaient été pillés , et pour sanc-
tifier ce meurtre aux yeux de l'Eglise, qui pardonnait a l o r s ,
moyennant l'acquisition des dépouilles , ces richesses , fruit
du sang, avaient été données au monastère d'Ainay. Or, dans
la crainte que plus tard la descendance des victimes échap-
pées au massacre v î n t , forte de sa justice , protester contre
le meurtre et la ruine de ses pères ; dans la crainte qu'elle
vînt dire au couvent : ces richesses se sont corrompues en
passant dans vos mains par une source impure ; elles sont