page suivante »
296 de l'histoire juive sous le règne de Louis-le-Débonnaire, il soit nécessaire de rechercher davantage l'idée primitive de celte légende ; il nous suffit de savoir que la médaille lyon- naise est un des plus anciens monuments qui nous soient parvenus de la littérature hébraïque en France au moyen-âge. A tort ou à raison, M. Carmoly pense que ce médaillon fut d'abord suspendu dans la synagogue située à mi-côte de la montagne de Fourvières , et plus tard enseveli sous les ruines de cet édifice. Je l'ai dit et je le r é p è t e , le travail du rabbin belge est une œuvre de conviction et de science; à part quel- ques légères et involontaires erreurs, il est un guide éclairé dans les obscurités de l'histoire. Puisque je traite des monuments hébraïques trouvés dans ces temps reculés, j'ajouterai deux mots encore. Le P. Co- lonia raconle qu'à l'époque où il vivait, on trouva dans ce même lieu de Breda un talisman hébraïque qu'il a v u , et qui avait la figure d'un serpent d'airain (1). Spon, dans ses Recherches des Antiquités et Curiosités de la ville de Lyon, 1673 , in-8°, n'a point parlé du médaillon h é - braïque , mais il fait mention d'un talisman d'or trouvé au- près de Sainl-Irénée, et sur lequel on voyait une tête hu- maine liée d'une bande et entourée de caractères magiques. Les savants n'ayant rien compris à ces caractères, eurent r e - cours au P . Kœcher; peu satisfaits de la lettre qu'ils reçurent de lui, ils réitérèrent leur demande d'explication ; mais ce père s'excusa de ne point avoir expliqué les caractères en particu- lier, parce que cela lui était défendu par la chambre du Saint Office, de peur qu'il ne semblât enseigner la magie. Au reste, il résultait des observations du méticuleux jésuite que l'une des vertus de ce talisman était de préserver du mal de dents; sur quoi Spon remarque avec beaucoup de justesse que s'il en était ainsi, un talisman de celte nature devait être d'une grande utilité aux habitants de L y o n , puisqu'il n'y a pas de (1) Uist. lit!., t. 2,-iL 107.