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la Palestine et de la descendance de Benjamin, et les autres
venus de l'Ethiopie , qui tous ne faisaient alors qu'un même
corps à Lyon. Meneslrier n'essaya pas de traduire les abré-
viations.
   M. de Boissi (1), parlant de cette médaille , n'admet pas
comme prouvée la conjecture sur laquelle repose l'explica.
tion donnée par Meneslrier des mots : Ben-Jamin .— Ben-
Cousch. Du reste , trouvant que la traduction de cet auteur
ressemble trop à la paraphrase de la légende hébraïque; il
en donne une seconde réputée plus littérale :
   « Par le décret de Dieu, dont le nom soit béni, qui gou-
« verne toutes choses par sa volonté éternelle., par une loi
« juste, j'ai vu la privation de la forme. Je vous louerai en
'< ce temps même qui finira, et je considérerai les œuvres
« de voire providence. 0 Dieu, mon rempart, conservez le
« désolé (le peuple juif), et je tressaillerai de joie! J'attends
« de vous, Seigneur, la délivrance ! Remettez , Seigneur, et
« pardonnez les péchés ! »
   N'étant point initié aux mystérieuses obscurités de la lan-
gue hébraïque, je ne puis comparer ou combattre ces deux
versions, je me borne donc à les rapporter sans commentaires.
   Ici M. de Boissi est d'accord avec Menestrier pour voir dans
l'inscription, la synagogue qui parle au nom du peuple hé-
breu ; mais elle ne se plaint point d'une vicissitude de mal-
heur et de bonheur, seulement de la misère qu'elle souffre
après la félicité dont Dieu la fit jouir autrefois. La félicité
avait disparu depuis long-temps, la misère seule se faisait
sentir. Ce sens , dit l'auteur, est déterminé par celui d'une
partie de la légende latine qui est au revers de la médaille,
où paraissent les ténèbres et la lumière : Post tenebras spero
lucem. La synagogue dit, dans un langage figuré, qu'elle es-
père des temps plus heureux que la calamité présente.

  (1) Dissertations critiques pour servir ù l'histoire des Juifs; Paris, 1785 ,
t. 2, p. 72.