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293 la Palestine et de la descendance de Benjamin, et les autres venus de l'Ethiopie , qui tous ne faisaient alors qu'un même corps à Lyon. Meneslrier n'essaya pas de traduire les abré- viations. M. de Boissi (1), parlant de cette médaille , n'admet pas comme prouvée la conjecture sur laquelle repose l'explica. tion donnée par Meneslrier des mots : Ben-Jamin .— Ben- Cousch. Du reste , trouvant que la traduction de cet auteur ressemble trop à la paraphrase de la légende hébraïque; il en donne une seconde réputée plus littérale : « Par le décret de Dieu, dont le nom soit béni, qui gou- « verne toutes choses par sa volonté éternelle., par une loi « juste, j'ai vu la privation de la forme. Je vous louerai en '< ce temps même qui finira, et je considérerai les œuvres « de voire providence. 0 Dieu, mon rempart, conservez le « désolé (le peuple juif), et je tressaillerai de joie! J'attends « de vous, Seigneur, la délivrance ! Remettez , Seigneur, et « pardonnez les péchés ! » N'étant point initié aux mystérieuses obscurités de la lan- gue hébraïque, je ne puis comparer ou combattre ces deux versions, je me borne donc à les rapporter sans commentaires. Ici M. de Boissi est d'accord avec Menestrier pour voir dans l'inscription, la synagogue qui parle au nom du peuple hé- breu ; mais elle ne se plaint point d'une vicissitude de mal- heur et de bonheur, seulement de la misère qu'elle souffre après la félicité dont Dieu la fit jouir autrefois. La félicité avait disparu depuis long-temps, la misère seule se faisait sentir. Ce sens , dit l'auteur, est déterminé par celui d'une partie de la légende latine qui est au revers de la médaille, où paraissent les ténèbres et la lumière : Post tenebras spero lucem. La synagogue dit, dans un langage figuré, qu'elle es- père des temps plus heureux que la calamité présente. (1) Dissertations critiques pour servir ù l'histoire des Juifs; Paris, 1785 , t. 2, p. 72.