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291 Si l'on consulte la monnaie d'or qui nous reste de Louis I « et l'esquisse des traits que Thégan, archevêque de Trêves, a donné dans la vie de cet empereur, on restera persuadé que. celte médaille représente Louis-Je-Débonnaire (1). Le cou est entouré d'un gorgerin de fourrure, et quatre mots sont dis- posés en carré aux quatre angles de la tête ; l'un est placé immédiatement vers le front, l'aulre au-dessus du nœud qui lie la couronne par derrière , le troisième entre le menton et le col, et le quatrième sous la touffe des cheveux retroussés derrière la tête. Le mauvais goût et la disposition de la lé- gende trahissent la date reculée de cette médaille. Thégan nous dit : Louis était savant en la langue latine et en la langue grecque, quoiqu'il parlât mieux l'une que l'au- tre (2). C'est donc une flatterie indirecte qui inscrivît dans ces deux langues le mot umilitas au-dessous de la figure, à l'endroit où devait être la naissance des épaules. Les Juifs voulaient ainsi témoigner de leur dévoûment à l'empereur. Le revers de cette médaille est un creux rond sans figure, mais portant dans son excavation l'empreinte de la tête sail- lante de l'autre côté. Tout autour on lit celte légende : POST TENEBRAS SPERO LVCEM FELICITATIS. IVDEX DIES. VLTIMVS. D. I I I . M ( 3 ) . La légende hébraïque a été l'objet de plusieurs commen- taires ; je les rapporterai, parce que je ne dois rien taire de ce qui se rattache à cette histoire. Voici la traduction que lui donne Menestrier : a Dieu, dont le nom soit b é n i , conduit par le décret de (1) Lyon vu de Fourvieres, Mlle Dubuisson. (2) Thégai), de gest. Ludovici pii. C. XIX, page 279, t. 2, collect. Buch. (3) La pensée de celte légende latine peut se rapprocher de ce mot de Solon, que nul ne peut être heureux avant la mort (Hérodot. I. 31), mot qui se retrouve à la fin de VOEdipe de Sophocle et dans les Métamorphoses d'Ovide, III, 4. Voyez aussi les Essais de Montaigne , 1. I, ch. 3 et 18.— Fragments bibliographiques, A. P.