page suivante »
258 richesses, cause d'effroi pour l'empereur, nous pouvons pré sumer que plusieurs de sa suite renoncèrent à consoler son exil par leurs services. Dion Cassius, au livre XLTIII de son Histoire romaine, mentionne ce bannissement, et le place en l'an 759 de R o m e ; mais il omet de rapporter un fait important dans la question ici débattue. Il est constant aujourd'hui que , lors du voyage de Caligula à L y o n , cet empereur, redoutant de la part d'Hérode quelque cons- piration contre sa p e r s o n n e , fit partir sur-le-champ pour l'Espagne cet exilé et sa femme. A. supposer donc qu'Hérode et Hérodiade eussent attiré dans notre ville quelques-uns de leurs compatriotes par le seul intérêt qui s'attache au mal- h e u r , ces serviteurs du dernier débris d'une famille royale n'auraient pas hésité à passer en Espagne. Bientôt Hérode et sa femme périrent dans leur second exil, accablés de chagrin et d'indigence (1). Ainsi le séjour d'Hérode doit être consi- déré comme un passage, et non comme le principe de l'éta- blissement des Juifs à Lyon. Le silence absolu gardé p a r l e s Israélites jusqu'à l'époque de l'avènement des rois bourgui- gnons , m'autorise d'ailleurs à préférer la seconde opinion, d o n t je vais parler. Les Gaules furent le tbéâlre presque continuel d'invasions b a r b a r e s , et pour ne parler que de celles qui se raltachent à notre histoire, je dirai que l'an 364 de l'ère chrétienne, suivant P a r a d i n , les Allemands pénétrèrent jusques dans Lyon^ dont ils furent chassés par Julien l'apostat. Plus t a r d , les Bourguignons, sortis des extrémités de l'Allemagne les plus voisines du n o r d , furent appelés dans les Gaules par l'em- pereur Valentinien, afin de résister aux fréquentes excursions des Allemands qui habitaient le long du Rhin. Ces barbares ne recevant point de l'empereur les secours d'argent qu'il leur (l) Ce fait est confirmé par Josephe, de Bello, livre II, et par don Cal- met, Dictionnaire de la Bible , arl. Antipus : Le faux Hegesippe , de excidio Hierosoljmœ, livre II.