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209 Ces chevaliers arrivèrent dans la place, et entrèrent dans la grande allée des tilleuls, au bout de laquelle on avait cons- truit une salle richement ornée pour les Princes, avec des loges pour les chevaliers. A peine les compagnies eurent- elles formé une double haie, que les Princes se rendirent dans leur jeu, et firent l'ouverture du prix avec les armes que les officiers leur présentèrent. Ils tirèrent chacun deux coups, et le duc de Bourgogne fit un coup demi-noir. Le pre- mier prix fut remporté par la brigade des chevaliers de Gre- noble. Après ce divertissement, les Princes allèrent au couvent des Pères de Saint-Antoine , pour y voir tirer l'oie. On avait préparé quatre bateaux qu'on appelle bêche à Lyon. Il y avait dans chacun treize hommes vêtus de toile blanche, savoir : douze qui ramaient, et un qui devait tirer l'oie. L'on vit aller ces petits bateaux sur la Saône avec la vitesse d'une hiron- delle. On tira deux oies, qui, avant d'être déchirées, firent culbuter les assaillants plusieurs fois dans l'eau. Il y avait une cage attachée auprès de ces oies, et dans le moment que la dernière pièce fut emportée, la cage fut rompue , et il en sortie douze canards qui sautèrent dans la rivière. Les cin- quante-deux hommes des quatre bateaux y sautèrent aussi en même temps, e t , nageant comme des grenouilles , les suivirent jusqu'à perte de vue. Le mardi 12 avril 1701, les Princes entendirent la messe au grand collège des Jésuites. Ils montèrent ensuite dans la bibliothèque magnifiquement bâtie par la maison de Yille- roy, et considérablement augmentée par la bibliothèque de feu l'archevêque de Lyon. Le maréchal de Noailles leur fil remarquer les divers monuments qu'on y a érigés pour con- server le souvenir des bienfaits de cette maison. Le duc de Bourgogne fit voir que les bons livres ne lui étaient pas in- connus, et s'arrêta, ainsi que le duc de Bercy, à considérer des globes et à examiner des manuscrits. Ils demandèrent ensuite à voir le cabinet des médailles du P. de Lachaise, et 14