page suivante »
164' Dès 1694, Colonia ayant atteint l'âge requis, conformé- ment aux règles, s'était lié à la compagnie de Jésus par les quatre vœux solennels de pauvreté perpétuelle , de chasteté, d'obéissance aux supérieurs et d'obéissance spéciale au pape, pour ce qui concerne les missions, ainsi qu'il est contenu dans les lettres apostoliques et dans les constitutions. A cette même époque, il commença à se faire connaître par des discours qui eurent quelque célébrité. 11 s'était acquis déjà une réputation dans la chaire, mais il en releva l'éclat par le panégyrique de Louis XIV, qu'il prononça après la prise de Namur, et par l'oraison funèbre de Camille de Neufville de Villeroy, archevêque de Lyon. Toutefois., ces deux pièces, qui sont en latin, ne valent guère la peine d'être lues ; ce sont des amplifications de collège. En 1700, les hommes de lettres et les savants de Lyon se for- mèrent en académie, par les soins de Brossette, comme nous l'apprend la correspondance de cet avocat avec Boileau Des- préaux. Le P. de Colonia fil partie des premières réunions, et son nom occupe le septième rang dansla liste des académiciens. On a des preuves certaines qu'il était très-assidu aux séances , et qu'il y portait régulièrement le tribut de ses lumières. A da- ter de 1735, où les assemblées de cette compagnie savante reçurent plus de régularité et d'éclat } on voit parles registres qui commencèrent alors , et qui ont été tenus depuis avec exactitude, que le P. de Colonia y parlait souvent. Très-peu d'années après la fondation de l'académie, le P. de Colonia devint professeur de théologie positive au Grand-Col- lège, et il continua cet exercice pendant vingt-neuf ans. Il est bonde dire, néanmoins, que l'emploi dont il était revêtu et ses travaux littéraires ne nuisaient point à son zèle pour le salut des âmes , et ne l'empêchaient pas de remplir les fonctions du sacré ministère. « Confessions, direction, pré- dications , exhortations, conférences, missions, visites des malades , assiduité auprès des mourants, le jour et la nuit, sans distinction du pauvre et du riche : le P. de Colonia em-