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78 b r a s , des hanches , des trognes, comme des forts de la halle, et le reste à l'avenant. P u i s , comme ces meuniers étaient d'humeur fort sympathique a v e c l e u r h ô t e , ce diable à quatre qui avait le triple talent de bpire et de battre , il s'est dit : Je m'en vais les mettre tous sous l'influence triviale du gros vin. Hola! bonne colossale donzelle, émoustille-loi à choquer rudement ton v e r r e ; poussez tpus à la joie b r u y a n t e , à l'attendrissement qui naît de la bouteille. Quand on a b u , tous les hommes sont égaux. Or, dans ce banquet villageois, où le dévouaient s i m p l e , mais exalté, de ces p a y s a n s , dut s'épancher un peu libre *, il est vrai, grâce à l'incognito du m o n a r q u e } n'y avait-il donc à rendre que l'expression d'une animation bachique ? Ces visages grossiers ne devaient-ils pas refléter un peu les passions du cœur? N'y avait-il pas une sorte d'émotion noble et élevée dans l'amour de ces braves gens pour leur roi? Guichard n'a compris que le côté matériel et vulgaire de son œuvre. En l'examinant sous le rapport du mécanisme, on ne peut nier que quelques parties ne soient exécutées avec talent. I^a têle de la vieille mère., celle du vieillard attestent une grande vigueur de coloris. Mais que dire des deux prin- cipaux personnages ? le moyen de s'accoutumer à cette grosse servante d'auberge, type désagréable et repoussant, non-seu- lement par sa laideur, mais par son a l l u r e , ses ajustements, par l'exagéralon de ses formes herculéennes. Le r o i , lui, est certainement la figure la plus insignifiante et la plus pauvre du tableau. On chercherait e n vain sur ce masque hlafard la vivacité et la maligne bonhomie du Béarnais. Je ne sais pour- quoi le peintre l'a tellement vieilli ; Henri IV est mort à cin- quante-sept a n s ; il n'avait certainement pas à l'époque de l'action le visage aussi décrépit et la barbe entièrement blanche. Il y a en outre un défaut choquant de perspective dans ce tableau : à l'œil du spectateur^ les personnages paraissent être sur un plan incliné ; on dirait qu'ils sont tous sur le point