Revue du Lyonnais » série 1 - n°7 ( 1838 ) » pp.076

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   d'ici à Rome pour quelqu'un qui parcourt la dislance à pied.
  Je ne me rends pas bien compte de sa coiffure ; on dirait
  un lurban sous ce capuchon ; mais enfin le capuchon y est,
  personne ne le niera. La couleur de cette femme me sembl S
  terne et tant soit peu bistre. — Au fait, quand on a fait
  deux cent lieues à pied, on ne saurait être couleur de rose.
  — Le beau jeune homme tonsuré et emmoinaillé qui l'ac-
  compagne participe un peu de cette couleur. Peut-être Gent-
  il aussi de loin Pou bien est-ce l'effet de l'abstinence, quoique
  le gaillard ait l'air de se porter passablement. — Du reste,
 belle tête, beau masque, figure où l'intelligence perce da-
 vantage que la sainteté et la macération. L'année prochaine
 peut-être aura-t-il jeté le froc aux orties , et le verrons-nous
 apparaître en habit de satin et la dague au côté! Ho nneur
 au gentil cavalier, nous le recevrons avec plaisir; la jeunesse
 est une selle à tous chevaux! La Société a acheté ce tableau,
 et elle a bien fait; comme facture, c'est une jolie chose.
     Dans ses deux autres petits tableaux de Paysannes, on re-
 trouve la même habileté d'exécution ; les ajustements sont
 rendus avec art ; mais en somme , il y a un papillolage de
 palette que je n'aime pas.
     Quand aurons-nous une composition du directeur de Saint-
 Pierre , une Å“uvre constituant un tableau d'histoire ?
     Que dire de Guichard? J'aurais presque envie de me
 taire sur son compte, profondément affligé que je suis de
 le voir se fourvoyer de plus en plus. Mais le moyen de ne
 pas parler de ses deux tableaux, qui occupent par leur cadre
la plus grande place du salon. Et puis quand on voit une belle
 organisation se noyer ainsi de gaîté de cœur, le premier mou-
vement est de faire effort pour la sauver. Malheureusement
il y a de ces partis pris, qui résistent à tous les avertisse-
ments, de ces obstinations incurables, parce qu'elles se rat-
tachent à une certaine confiance en soi et à un mépris sans
façon pour les autres. Fâcheuse disposition, qui, isolant
l'homme et le concentrant peu à peu dans son point de vue