page suivante »
40 t e l éclat ces teintes chaudes et rougeâtres que l'automne avait déjà répandues dans la campagne. Vers le milieu du lac et au pied du mont du Chat, s'élève l'abbaye de Haute-Combe, sépulture des ducs de Savoie. La partie la plus saillante de l'édifice, amalgame d'architectures différentes, est une tour de construction gothique, bâtie sur la pointe du rocher la plus avancée vers le lac qu'elle do- mine d'une manière pittoresque. Nous allâmes rendre visite à l'abbaye. Les religieux de Saint-Bernard qui la desservent vinrent au-devant de nous et nous reçurent à notre débar- quement. Nous n'eûmes qu'à nous louer de l'accueil cordial et de l'empressement qu'ils mirent à nous faire visiter les curiosités que renferme le couvent. La partie la plus remar- quable est la chapelle gothique où se trouvent les tombeaux des princes de la maison qui gouverne le royaume de Sar- daigne. Le vaisseau de cette chapelle, qui est entièrement réparé à neuf, ne se distingue pas par la hardiesse; il est au contraire fort écrasé. En revanche, les sculptures qui o r - nent ses piliers massifs et en rachètent la pesanteur, sont d'un fort bon style. L'exécution des tombeaux sur lesquels sont étendues, suivant l'usage antique , les statues des illus- tres morts qu'ils sont censés renfermer m'a paru surtout digne d'éloges pour la pureté des contours, la noblesse, la variété et le laisser-aller des altitudes. Tous ces travaux sont dus au ciseau d'un artiste italien, Benedetlo Cacciatore. En re- vanche, il est difficile de rien voir de plus détestable que les peintures à fresque qui décorent les voûtes de quelques chapelles. Après avoir visité en détail l'abbaye et remercié les reli- gieux de leur bon accueil, nous nous rembarquâmes. Nous achevâmes le tour du l a c , q u i , dans cette p a r t i e , présente des aspects moins sauvages, mais bien plus riches que dans celle que nous avions explorée auparavant, et nous mîmes le cap sur le port de la ville d'Aix. Une avenue qui traverse un pays magnifique et qui est