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salutaire assure pour toujours le triomphe de la vertu et de
la liberté.
     A peine cette fêle a-t-elle été annoncée par les magistrats
de cette Commune, qu'on a vu tous les citoyens s'empresser à
l'envi de réunir tout ce que la nature offre de plus riant pour
embellir l'hommage offert à son Auteur. Toutes les maisons
situées sur le passage du cortège, décorées de guirlandes de
verdure et de fleurs , entrelacées de banderoles tricolores,
annonçaient l'allégresse universelle, et sur tous les visages
était peinte la joie pure de la reconnaissance. Dès le lever
du soleil, les mères ornaient la chevelure de leurs filles ché-
ries avec des guirlandes de roses et de violettes ; les hommes
e l l e s vieillards, parés de leurs plus beaux v ê l e m e n t s , se
félicitaient en se préparant pour la fêle; et les jeunes enfants
se jouaient autour d'eux, pleins d'impatience et de désirs.
    Le bruit de l'artillerie, mêlé au son de l'unique cloche de
la ci devant église de Saint-Jean (1), maintenant le Temple de

   (1) L'église Saint-Jean , choisie pour la célébration des fêles républicaines,
reçut une décoralion analogue à sa nouvelle destination. Cette métropole fut
 métamorphosée en temple de la Raison. Dans le chœur, sur l'emplacement
même du maître-aulel actuel s'élevait, jusqu'à la moitié de la voûte de celte
immense basilique, une statue colossale de 15 à 16 mètres , reposant sur un
piédestal d'une très-grande hauteur. Elle représentait le peuple Français * sous
la forme d'Hercule qui, après avoir brisé ses fers , terrasse de sa massue
l'hydre aux cent télés renaissantes. Cette composition était due à noire com-
patriote Chinard. Aux deux côtés de cette statue on en voyait deux autres
d'une moindre dimension. C'étaient la Liberté et l'Egalité , œuvre , dit-on ,
d'un élève de Chinard , nommé Blandin.
   Des trophées républicains ornés de drapeaux aux trois couleurs nationales
décoraient l'intérieur du temple de la Raison.
   C'est devant cet autel d'un nouveau genre que les autorités civiles et mili-
taires se rendaient, toutes les Décades , de la Maison-Commune au son de la
plus grosse cloche , la seule qu'on avait conservé pour la solennité des fêtes
décadaires.

  * La vignette des passeports de Commune-Affranchie offre pue fidèle image de cette statue.