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ment au rétablissement de sa santé ; mais il était trop tard,
le mal avait jeté de trop profondes racines. Après quel-
ques mois de douloureuses alternatives de crainte et d'es-
poir, il succomba le 29 août i 8 3 6 , à l'âge de 55 ans.
    Aucune des consolations qui peuvent entourer l'homme
à son heure dernière ne lui fut refusée : le dévouement
exemplaire de la compagne de sa vie , la tendresse de
ses enfants, adoucirent l'horreur de ce moment, et la
religion vint lui prêter l'appui de sa morale et de sa
poésie sublime.
    Ses amis ne lui manquèrent pas non plus dans ses
longues heures de douleur 5 sa retraite à la campagne
sembla redoubler le zèle de ses confrères. Chacun s'em-
pressa de lui porter le tribut de ses lumières, la distrac-
tion de son entretien ; sa maison devint comme le but
d'un pèlerinage, où l'on allait trouver un ami, parler
de ses souffrances et lui faire entrevoir l'espérance d'uu
avenir meilleur. Quand le mal empira, quand le danger
parut, on ne le quitta plus; chaque jour, chaque nuit,
un de ses confrères abandonnait la ville pour venir l'en-
tourer de soins affectueux, et malgré la durée de sa dou-
loureuse agonie, qui se prolongea pendant plus d'un mois,
 on ne put utiliser le zèle de tous ceux qui se présentè-
 rent pour accomplir ce devoir touchant de confraternité.
 Notre compagnie lui montra qu'elle est toujours remplie
 du même esprit qui animait ses fondateurs, lorsqu'elle
 fut crée en 1789, sous le titre de Société des amis mé-
 decins.
     Le convoi de Pichard fut accompagné par toutes les
  célébrités littéraires et scientifiques de notre ville et par
  ses nombreux amis, accourus pour lui rendre ce dernier
  et pieux devoir; ce concours étonna les habitants des