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466 à côté de quelques idées neuves, tout ce qui s'est dit de meilleur sur ce passage de Fadolescence à la virilité; l'homme du monde une lecture attachante et de précieux renseignements. Les détails scientifiques sont relevés par un style pur et embelli de citations heureuses, emprun- tées la plupart aux poètes et aux historiens. Si le style est tout l'homme, on peut dans ce premier travail con- naître Pichard tout entier, son caractère, son genre d'es- prit et jusqu'à la nature des occupations qui servaient à le distraire d'études plus sérieuses. Admis dans le sanctuaire de la médecine, Pichard re- vint à Lyon : un grand chagrin l'y attendait. L'homme vertueux, dont la tendre sollicitude avait toujours veillé sur tous les instants de sa jeunesse , M. Mestrallet, tomba malade; ni les secours de la médecine, ni les soins, ni le dévouement de la plus tendre amitié, ne purent pro- longer des jours qui n'avaient été consacrés qu'aux en- fants de son beau-frère, de son ami. Sa tâche était rem- plie , l'âge mur avait commencé pour eux, l'homme de bien mourut. Je ne vous dirai pas les regrets de Pichard, vous les appréciez, Messieurs ; le temps a pu en adoucir l'amertume, mais vous savez qu'il ne lit qu'ajouter à la reconnaissance de notre ami envers la mémoire de celui qui, jusqu'au-delà du tombeau, eut pour lui toute la tendresse d'un père. De grands événements politiques vinrent faire diver- sion à une douleur aussi légitime. Deux invasions succes- sives désolèrent le pays : patriote zélé, notre confrère fut un des premiers à coopérer à l'organisation de la fédéra- tion lyonnaise, idée grande et sublime, qui ne fut prise au sérieux que par le petit nombre, et qui, devenue gé- nérale , aurait sauvé la France, si une indifférence inex- plicable n'eût paralysé cet élan généreux.