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à côté de quelques idées neuves, tout ce qui s'est dit de
meilleur sur ce passage de Fadolescence à la virilité;
l'homme du monde une lecture attachante et de précieux
renseignements. Les détails scientifiques sont relevés par
un style pur et embelli de citations heureuses, emprun-
tées la plupart aux poètes et aux historiens. Si le style
est tout l'homme, on peut dans ce premier travail con-
naître Pichard tout entier, son caractère, son genre d'es-
prit et jusqu'à la nature des occupations qui servaient à
le distraire d'études plus sérieuses.
    Admis dans le sanctuaire de la médecine, Pichard re-
vint à Lyon : un grand chagrin l'y attendait. L'homme
vertueux, dont la tendre sollicitude avait toujours veillé
sur tous les instants de sa jeunesse , M. Mestrallet, tomba
malade; ni les secours de la médecine, ni les soins, ni
le dévouement de la plus tendre amitié, ne purent pro-
longer des jours qui n'avaient été consacrés qu'aux en-
fants de son beau-frère, de son ami. Sa tâche était rem-
plie , l'âge mur avait commencé pour eux, l'homme de bien
mourut. Je ne vous dirai pas les regrets de Pichard, vous les
appréciez, Messieurs ; le temps a pu en adoucir l'amertume,
mais vous savez qu'il ne lit qu'ajouter à la reconnaissance
de notre ami envers la mémoire de celui qui, jusqu'au-delà
 du tombeau, eut pour lui toute la tendresse d'un père.
    De grands événements politiques vinrent faire diver-
sion à une douleur aussi légitime. Deux invasions succes-
 sives désolèrent le pays : patriote zélé, notre confrère fut
 un des premiers à coopérer à l'organisation de la fédéra-
 tion lyonnaise, idée grande et sublime, qui ne fut prise
 au sérieux que par le petit nombre, et qui, devenue gé-
 nérale , aurait sauvé la France, si une indifférence inex-
 plicable n'eût paralysé cet élan généreux.