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l'affranchissement de la commune lyonnaise. Lorsque Inno-
cent IV vint à Lyon, les Lyonnais se trouvèrent naturelle-
ment les alliés des peuples de la Lombardie ; mais il est
douteux que le pontife, s'il eût ressaisi le pouvoir, eût con-
tinué à favoriser la liberté des peuples, liberté qui aurait été
un obstacle à son ambition.
Ce serait aujourd'hui une noble mission pour la cour
de Rome d'inscrire dans ses Annales, en caractères im-
périssables, le nom d'un nouvel Alexandre, et de déli-
vrer cette belle terre d'Italie du fardeau des lourdes et
inintelligentes baïonnettes autrichiennes; ce n'est qu'en
favorisant les intérêts des peuples que l'Eglise catholique
peut remplir la mission qu'elle a reçue du Christ, et re-
prendre l'ascendant qu'elle a perdu pour avoir trop souvent
méconnu leurs droits ; alors elle pourra demander avec or-
gueil à la postérité une récompense digne de ses bienfaits,
car si l'inflexible histoire a voué à l'exécration des races fu-
tures, les bourreaux des Vaudois et des Albigeois, elle pré-
pare des couronnes immortelles à ces prêtres héroïques de
la Pologne qui versèrent à grands flots leur sang généreux, en
combattant à la tête des braves phalanges polonaises, pour
défendre les droits de leurs compatriotes, et préserver de
l'invasion des hordes tarlares de l'autocrate russe la France
dégénérée et insensible aux cris déchirants de ses frères, qui
mouraient pour la sauver.
Le séjour d'Innocent IV à Lyon fut marqué par la cons-
truction du pont de la Guillotière ; un seul pont en bois exis-
tait sur le Rhône un peu au-dessous du pont actuel ; en 1190,
Philippe-Auguste, roi de France, et Piichard^ roi d'Angle-
terre , allant en Orient, traversèrent le Rhône sur ce pont,
qui s'écroula^ surchargé par le passage de leurs troupes ou
le transport de leurs convois ; on commença dès-lors à faire
des quêtes pour la Construction d'un nouveau pont; le roi
d'Angleterre écrivit à tous les ecclésiastiques et seigneurs
ses vassaux pour les engager à y contribuer. Ménestrier nous