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S'il en admet quelques-unes auprès de lui, c'est pour s'amuser
de leurs folâtreries et de leurs gentillesses; mais il les a con-
gédiées pour toujours depuis qu'il s'est aperçu qu'on lui en
faisait un crime.
     Cependant, ajouta l'ambassadeur, quoique l'empereur ne
soit complable de sa conduite qu'à Dieu seul, il est prêt à se
justifier lui-même, et je me charge de l'engager à venir à
Lyon , si l'on veut lui donner le loisir de s'y rendre. »
     Cette proposition, qui semblait d'autant plus naturelle ,
qu'Innocent IV avait lui-même sommé Frédéric de compa-
raître au concile, produisit un effet extraordinaire sur le
pontife ; il se leva b r u s q u e m e n t , et rompit la s é a n c e , en di^
sant : « Il n'en sera point ainsi! A peine échappé aux pièges
qu'il m'a tendus, je saurai désormais les éviter ; sa présence
en ces lieux serait le signal de ma fuite, car je ne me sens
pas encore disposé au martyre ou à la prison (1). »
Ainsi se termina la première session.
    Dans la seconde session , qui eut lieu le 5 juillet, plusieurs
évêques prirent la parole contre Frédéric ; celui de Carinolla
prétendit qu'il ne croyait ni à Dieu ni aux saints ; mais l'évê-
que de Calvi se fit remarquer entre tous par sa violence ;
après avoir exposé dans un discours plein d'emportement
les nouveaux griefs que la cour de Rome avait e n c o r e , selon
l u i , à reprocher à l'empereur, il ajouta qu'il voulait réduire
l'église à l'indigence, sous le prétexte de la ramener à sa
première simplicité ; il insista sur le prétendu sacrilège qu'il
avait commis, en faisant attaquer la flotte des prélats qui se
rendaient au concile convoqué par Grégoire IX, et en rete-
nant prisonniers les deux cardinaux légats, ainsi qu'un grand
nombre d'autres prélats de différentes nations. A peine Vévê-

   (1) Absit hoc ! timeo laqueos quos vix evasi ! si enim veniret, statim re-
cédèrent ; non adhuc opto sanguinem nec me sentio aptum aut paratum mar-
tyrio , vel custodtœ carcerali.
                                       MATHIEU PAKIS , Hist. Angl,