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connu avec d'autant plus d'empressement, que ne préju-
diciant en rien à leur autorité souveraine, il pouvait servir
d'obstacle à l'ambition des rois de France, dont la puissance
eût été considérablement augmentée, s'ils avaient pu ajouter
à leur couronne un aussi beau fleuron que la riche cité lyon-


abbaye. Il est certain que Frédéric II conservait encore ce droit de suzerai-
neté. Nous devons à ce sujet relever l'erreur dans laquelle sont tombés les
historiens du Lyonnais, en prétendant qu'une partie de Lyon relevait à cette
époque du royaume de France, et que c'est de là que provenaient les dé-
nominations de terres de l'empire et terres du royaume. Nous devons d'au-
tant plus relever cette erreur, que M. de Sismondi, dans son excellent ou-
vrage {Histoire des Français) la répète aussi (tome 7, page 310) :
    « La Saône seule , dit-il, séparait Lyon du royaume de France, et un
quartier de la ville, situé sur son bord occidental, était français; le pape
ne pouvait donc choisir une meilleure et plus sûre résidence. » Les rois de
France ne possédaient rien absolument à Lyon à cette époque; les posses-
sions de l'église de Lyon sont d'ailleurs parfaitement détaillées dans l'accord
qui eut lieu en 1173 entre le comte de Forez et l'archevêque Guichard; et
dans cet accord on voit que la ville de Lyon et ses dépendances restent entiè-
rement à l'archevêque et au chapitre , et depuis cette époque , aucun évé-
nement n'était venu modifier ce traité. Quant aux dénominations de terres
de l'empire et terres du royaume, on les a mal à propos appliquées à la'
ville de Lyon. Ces dénominations ne s'appliquaient qu'à la terre ou sei-
gneurie de Beaujeu. Les sires de Beaujeu possédaient déjà dans la Dombes
les châteaux et châtelleries de Montmerle, Châtillon, Saint-Trivier et Rio-
tier, Iorsqu'en 1219, Humbert, sire de Beaujeu, épousa Marguerite de
Baugé, fille unique et héritière de Guy de Baugé , seigneur de Miribel ; par
 ce mariage les sires de Beaujeu devinrent possesseurs de la plus grande par-
tie de la Bombes, et étendirent leurs possessions jusqu'aux portes de Lyon.
Pour leurs terres de Dombes , ils relevaient du comte de Savoie , vassal lui-
 même de l'empire; pour leur seigneurie]de Beaujeu, qui se composait au
 12 e siècle des terres et châteaux de Belleville , Thizy, Perreux et Lay, ils
 la tenaient en fief des ducs de Bourgogne, qui relevaient des rois de France.
 Ainsi la Saône séparait la terre de _Beaujeu à la part de l'empire , ou la
 Dombes d'avec la terre de Beaujeu à la part du royaume, ou le Beaujolais ;
 mais ces dénominations ne s'appliquaient nullement à Lyon.