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EXPOSITION DE GENÈVE. — QUELQUES PACKS B JOURHÀL D'UN VOVAGECR. —
                                        U
         In-8° de 2 feuilles ; Lyon , imprimerie de L. Boitel , 1837.

   Voici comment s'exprime sur celte publication l'Art en Province > le meil-
leur de nos recueils littéraires et artistiques non-seulement de nos départe-
ments mais de l'orgueilleuse capitale elle-même :
   « Genève, qui est presque une ville française , et qui n'oublie pas plus que
nous , qu'elle a été le chef-lieu d'un département de l'empire , Genève vient
aussi d'avoir son exposition de tableaux. Partout l'art trouve des temples et
des adorateurs ! L'auteur piquant et spirituel des Lettres qui nous ont apporté,
au commencement de celte année une appréciation très-compétente , quoi-
que tant soit peu puritaine , de la première exposition lyonnaise , est allé
porter sa verve caustique et son fouet impitoyable sur les bords du Léman , et
sous la forme du Journal d'un Voyageur, nous venons de recevoir des pages
pleines de goût et d'observalions pures et vraies, dont l'art pourra tirer
grand profit, malgré le toile qu'elles ne manqueront pas de susciter au sein
du populaire artiste , vulgum pecus. Tout considéré , il n'y a que deux expo-
sants genevois qui aient trouvé grâce devant le goût difficile et rigide de notre
voyageur ; l'un est M. Calame , aquarelliste, dont le nom est devenu déjà
populaire , pour ne pas dire européen ; l'autre est Mlle Mérienne , qui paraît
destinée à une réputation colossale comme peintre de portraits. Les lignes
que l'ivypercritique lyonnais a consacrées à M. Calame , contiennent des dé-
tails pleins d'intérêt; nos lecteurs nous sauront gré de les reproduire.
   Qui ne connaît le nom de Calame! il faudrait n'avoir pas regardé une
seule fois la devanture d'un marchand d'estampes. Partout des aquarelles de
Calame! à Paris, à Lyon, à Marseille, à Londres , je crois même au-delà
de l'Océan Atlantique , on retrouve la signature de ce peintre. Ce nom vous
poursuit comme les affiches du rachaout des Arabes ou celles de la Presse.
Je me figurais un de ces hommes à qui le Seigneur disait : Croissez, multipliez,
ou bien un centenaire ridé par le travail, réduit par les exigences d'une des-
tinée inflexible à une fécondité incessante. Pas du tout ; Calame est un jeune
homme malingre , doux , à peine âgé de vingt-sept ans, plein de conscience
et d'amour de son art, et doué de facultés éminentes. Pauvre, il fallut tra-
vailler; et travailler, pour un Genevois, c'est agencer des chiffres. —.Il de-
vint donc commis chez un banquier. — Pauvre garçon ! involontairement les
chiffres de ses arbitrages se changeaient en arbustes, les règles de trois deve-
naient des bons hommes, le doi"! et avoir prenait la forme d'un horizon nua-
geux , si bien qu'il n'y put tenir davantage. — Son démon le dominait ; il