Revue du Lyonnais » série 1 - n°6 ( 1837 ) » pp.358

                                358
    Le mont Pilât, quoique situé dans le Forez , a toujours été
considéré comme faisant partie du Lyonnais par les natura-
listes de notre ville ; à toutes les époqnes , ils ont classé dans
leurs catalogues et dans leurs collections, parmi les richesses
du cru , les minéraux qui forment celte montagne , les insec-
tes qui l'habitent el les plantes qui en parent le sommet et
les coteaux.
    Les facilités du transport doivent plus que jamais faire
comprendre les rives du Gier dans notre circonscription scien-
tifique. Si l'on veut se donner la peine de voyager la nuit
dans de bonnes voitures, une course sur le Crêt-de la-Perdrix,
à 1434 mètres au-dessus du niveau de la mer, n'exige que le
 sacrifice d'un jour, comme une promenade sur le Mont-Ver-
dun ou à Charbonnières. Dans l'espace de moins de vingt
 quatre h e u r e s , on peut aller sur le mont Pilai, en visiter les-
principaux sites et revenir à Lyon. En partant de celle ville
 à onze heures du soir, on arrive à Saint-Chamond le lende-
 main à trois heures du matin , et sur la montagne entre six
 et sept. Si l'on veut avoir terminé le voyage avant la n n i t ,
 il faut redescendre à deux heures de l'après-midi, pour être
 rendu au chemin de fer lors de l'arrivé des voilures qui vien-
 nent de Saint-Etienne et se rendent à Lyon ; mais si l'on peut
 disposer de toute la j o u r n é e , en ne partant du Pilai, dans
 cette saison , qu'à sept h e u r e s , l'on a encore le temps d'aller
 à Saint-Chamond et d'y souper, avant le passage des voitures
 de n u i t , qui doivent être rendues dans notre ville à la pointe
 du jour.
    Après avoir quitté les voitures à Saint-Chamond , restent
 encore trois heures de chemin à parcourir pour arriver à la
 ferme du mont Pilât. Mais si l'on craint la fatigue, à quelques
 minutes du chemin de fer, à Saint-Marlin-des-Coailleux, on
 trouve de ces montures patientes et sobres comme le pauvre
 dont elles partagent les p e i n e s , qui suppléent au luxe et à
 l'élégance qu'elles n'ont pas par des qualités plus précieuses ;
 grâce à leur marche assurée et à leur allure douce, non sac-