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v r a g e , qui n'a pas été terminé; le I er volume , le seul qui ait
paru, finit au règne de Charles VI(1), en 1400.«Cette première
p a r t i e , dit Colonia ( 2 ) , a eu tous les suffrages de ces savants
profonds , q u i , comptant pour peu de chose la précision , la
netteté des pensées , l'arrangement des matières et les grâces
du s t y l e , n'avaient qu'à concilier des d a t e s , à examiner des
époques, à approfondir des titres originaux. Mais elle n'a
guère été au goût du public, qui, s'ennuyant des longues dis-
cussions de critique, ne cherche pour l'ordinaire dans l'his-
toire qu'un simple exposé de faits intéressants, placés dans un
beau jour. Car, on peut dire que le P. Menestrier a bien plus
consulté son goût particulier que celui du public, en tra-
vaillant ce premier volume dont nous parlons. Il y p a r a î t ,
d'un bout à l'autre, plus savant qu'historien; l'érudition r e -
cherchée qu'il y répand à pleines mains , et la solidité avec
laquelle il réfute Paradin, de Rubys et Severt, sur lesquels il
retombe à chaque p a g e , font de ce livre un excellent ouvrage
de critique ; mais la confusion des matières , les redites éter-
 nelles etla pesanteur du style qui règne partout, en font d'une
part une histoire peu attachante ; et de l'autre , les longues et
inutiles digressions dont elle est remplie font que c'est moins
 l'histoire de Lyon que celle de toute la terre. »
     Le P. Menestrier reçut, le 20 novembre 1698, de MM. du
 Consulat une gratification de 1300 livres, pour son Histoire
 consulaire de la ville de Lyon. Ainsi, on appréciait alors les
 travaux de l'esprit, et nos ancêtres savaient décerner de nobles
 récompenses au talent. Il y avait pour cela un merveilleux
 concours de l'administration temporelle et ecclésiastique. De
 nos j o u r s , il en est tout autrement ; parlez donc de progrès !
     VII. Projet de l'histoire de l'ordre de la Visitation de Sainte-
 Marie, présenté aux religieuses de cet ordre ; Annecy, Fontaine,
 1 7 0 1 , in-4.

  (1). La Biogr. univ. , dit Charles VII; c'est une erreur ; Charles VI n'est
mort qu'en 1422.
 (2) Ilisl. litt.de Lyon, tom. H, pag. 727.