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vent appelé à entendre. Il porte d'abord sur M. et Mm« Vol-
nys le jugement suivant, qui est conforme à celui que nous
avons exprimé ailleurs et particulièrement à l'égard de Léon-
tine Fay. « M. et Mra= Yolnys sont les plus intrépides explo-
rateurs de la province. Paris pour eux n'est qu'un acces-
soire; les départements sont la chose principale. Et l à ,
comme ils se délectent! tout ce que leur jeu a de faux,
d'outré, de grotesque même dans ses convulsions, dans ses
excès et dans ses contorsions, est accepté pour du b e a u ,
pour du sublime ; c'est comme si l'on prenait de la prose
de Thomas pour du style deBossuet. Comme ils se consolent,
dans cette béatitude de louanges étroites et de petites apo-
théoses , des grands désastres de la scène de Paris ! » Vient
ensuite le tour de M. et de Mmc Albert. : « Ce sont aussi les
phénix des théâtres des déparlements. A P a r i s , personne ne
connaît M. Albert. Il est même arrivé qu'un jour on deman-
dait à un auteur dramatique le nom de cet acteur. —« Je
« ne sais pas précisément comment il s'appelle , répondit
« M. T . , mais c'est le mari de Mm» Albert. » M. Albert est
pensionnaire de la Comédie française. En cette qualité, il joue
le vaudeville ; sa femme, qui est engagée au théâtre de la
rue de Chartres , joue la comédie, le drame et aussi la r o -
mance de la Folle. A nos yeux , l'artiste qui se déplace , qui
sort de sa sphère, perd toujours quelque chose de son prix. »
   M me Albert n'a joué à Lyon ni la comédie, ni le drame
proprement dit. Ici, tout aussi bien qu'à P a r i s , on lui eût
adressé les critiques qu'elle aurait pu mériter eu abordant
un terrain qui ne lui est pas familier.
   L'organisation de cette actrice est très-riche, trop riche peut-
être; et c'est sans doute ce qui fait d'elle un sujet si remarquable,
 en ce qu'elle peut se plier aux nécessités des genres les plus
 divers , et jouer effectivement le drame et la comédie, quoi-
 que réduits aux proportions du vaudeville. Dans un ouvrage
 fort invraisemblable de M. Ancelol : une Rivale, elle est vrai-
 ment effrayante de vérité, soit quand elle exprime sa haine